Une première en région Pays de Loire

L’exploit de permettre à une femme rendue stérile par un traitement de chimiothérapie de donner naissance à un petit garçon. Cette prouesse a été possible suite à une autogreffe de tissu ovarien.


La toxicité ovarienne des traitements contre le cancer peut mener, chez certaines jeunes femmes, à une ménopause précoce et une stérilité. Différentes techniques de préservation de la fertilité peuvent être proposées aux femmes avant la mise en route du traitement contre le cancer. Il est possible de prélever chirurgicalement et congeler des fragments ovariens qui contiennent la réserve de cellules reproductives (ovocytes).
C’est ce qui est arrivé à Gwenola, initialement prise en charge pour un lymphome alors qu’elle avait 18 ans. Une récidive de sa maladie à 20 ans a conduit les oncologues à lui proposer une allo greffe de cellules souches, associée à un traitement très toxique pour les ovaires.
Elle a été adressée dans le service de médecine de la reproduction du CHU de Nantes pour réaliser un prélèvement chirurgical d’une partie d’un de ses ovaires, qui a ensuite été congelé. Le traitement a permis de la guérir de sa pathologie hématologique mais les bilans gynécologiques réalisés 3 ans  après la fin des traitements dans le cadre de son projet d’enfant ont confirmé une ménopause précoce. Elle a donc intégré le protocole national Dator, piloté par le CHU de Besançon qui coordonne les greffes de cortex ovarien en France. Il s’agit de regreffer à la patiente son  propre tissu ovarien congelé avant les traitements toxiques et contenant encore des ovocytes.
Suite à la greffe, la patiente a bénéficié d’un suivi rapproché dans le service de médecine de la reproduction du CHU de Nantes.
Ses ovaires ont montré des signes échographiques et biologiques de reprise de leur fonctionnement 5 mois après la greffe, avec un retour des menstruations spontanées, alors qu’elle était en ménopause depuis son traitement contre le cancer.