Publié le 12 décembre 2018 Mis à jour le 12 décembre 2018

Témoignage de Nolwenn, donneuse d'ovocytes

"Je vois de plus en plus de témoignages de couples qui après des années de galère, de traitement, de déception et de tristesse. Des couples, malheureusement trop nombreux, qui ont des difficultés pour avoir un enfant. Et qui enfin, ont la joie de devenir parents. Cette joie venue grâce aux dons d’ovocytes ou de spermes…

Eh bien moi, J’ai envie de vous faire partager le point de vue inverse.
Celui d’une donneuse d’ovocyte… Peut-être que mon témoignage vous fera connaître ce type de don. Et allumera une petite étincelle au plus profond de vous et qui vous fera dire « pourquoi pas moi ? ».
Je suis une jeune femme de 29 ans, tout ce qu’il peut y avoir de plus classique dans la France d’aujourd’hui. Je connais quelques couples dans mon entourage qui sont passés par des complications pour réussir à voir un enfant. Que cela soit par des traitements simple ou plus complexe allant jusqu’à la FIV, l’indemnisation artificiel, le don de spermes aussi. Certains ont même abandonné et ont effectué des procédures d’adoptions, ce qui n'est pas forcément plus facile.
Je ne connaissais pas le don d’ovocytes. Il est encore méconnu du grand public.
J’ai commencé à m'y intéresse car j’ai une « vieille » amie, (et oui, après plus de 22 ans on peut dire vieille amie) qui a abordé cette possibilité pour elle et son conjoint, avant cela ils faisaient la tentative de la dernière chance avec une FIV.
De nature curieuse, j’ai regardé ce que cela voulait dire. Je me suis aussi renseignée sur le rôle de donneuse. En plus, coup de chance, le CHU de Nantes venait de créer un centre dédié à cela. Leur site expliquait tout de façon claire et net. Pas de jargon où on doit avoir un niveau BAC + 25 en médecine pour réussir à comprendre en quoi cela consiste. Cela a fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête.
Quelques mois plus tard, la dernière tentative de mes amis avait échoué. Le médecin leur a confirmé la prochaine étape : le don d’ovocytes. Elle nous en as parler, à nous le petit trio de copines depuis le CP que nous formions. Elle a aussi dit que ci des donneurs venaient en leur noms, ils pourraient remonter en liste d’attente et espérer un don plus rapidement. Directement je lui ai dit que j’étais partante. Elle n’était pas face à moi, mais j’ai « senti » sa réaction par écrit je pense qu’elle ne s’y attendait pas. Ou que je ne disais pas ça sérieusement. Mais j’ai tenue parole et j’ai été jusqu’au bout.
J’ai appelé le CHU de Nantes, le service d’aide à la reproduction, était très à mon écoute. J’ai commencé les rendez-vous ont été très vite, docteur, conseillère en génétique, anesthésiste, psychologue… ensuite est venu le moment du traitement. Cela s’est passé très vite, 3 semaines pas plus. Suivie de mon cycle pour ensuite avoir un traitement médical approprié. Quelques injections, heureusement aidés par de super infirmières qui venaient me voir à tour de rôle le soir. A cela j’ai eu 3 rendez-vous de contrôle le matin au CHU. C’était rapide, le personnel était très agréable et répondaient à toutes mes questions même les plus farfelues.
Le grand jour était arrivé, je devais venir au CHU le mercredi matin pour 7h15. Mon intervention était la 1ère de la journée. Le personnel était au petit soin. J’arrive au bloc on me pose l’anesthésie et le personnel médical se mets en place. L’intervention a été très rapide et j’avoue ne pas me souvenir de tout. Je vais en salle de réveille puis retour dans ma chambre. Cela a pris 1 heure maximum. Comme je dois être accompagnée pour sortir, une amie est venue pour moi, cette même amie pour qui je faisais le don. J’ai juste eu cette journée de repos, et j’ai pu reprendre mon travail sans soucis le lendemain. La seule gêne ressentie a été une petite douleur dans le bas ventre durant 2-3 jours. Rien de bien méchant. Et ma vie a repris comme à son habitude sans changement.
Cette expérience m’as fait prendre compte de ce par quoi mon amie est passée durant de nombreuses années. J’ai aussi pensé aux « receveurs » de mon don (un couple, peut être deux, pas plus), je ne les connais pas, mais je les soutiens et j’espère de tout cœur que cela fonctionnera, surtout avec les fêtes de Noël qui approchent. Je ne serai pas avertie de la réussite ou non. Ils ne connaissent pas mon identité, le don es sur la base de la gratuité et l’anonymat.
Pour tous ces couples qui passe par ces procédures, et qui sont en attente de l’appel du service de « biologie et médecine du développement et de la reproduction » je tiens à vous féliciter pour votre courage et je souhaite de tout cœur que votre souhait se réalise.
J’espère que mon message vous aura touché, et vous fera connaître le don d’ovocyte et de sperme.
Pourquoi pas vous donnera l’envie de faire ce geste.
Sachez que quel que soit votre situation. Que vous soyez célibataire, en couple, avec/sans enfant. C'est possible d'être donneur de sperme ou donneuse d'ovocyte, d'offrir le plus beau des cadeaux."