histoire des établissements - hôpital Saint-Jacques

La décision ayant été prise de remplacer le vétuste hôpital du Sanitat par un établissement plus moderne, le choix des administrateurs se porte sur l'ancien dépôt de mendicité de Saint-Jacques, au sud de la Loire, à proximité du pont de Pirmil qui en assurait l'unique passage. Ce dépôt, ouvert en 1815 et fermé dès 1819, comprenait à la fois l'ancien prieuré de Saint-Jacques et trois bâtiments destinés à l'accueil de cinq cents mendiants. C'est en utilisant au mieux les constructions existantes que les frères Douillard, architectes, se voient confier la mission d'en réaliser l'extension pour permettre d'héberger dans des conditions exemplaires pour l'époque, les vieillards et les aliénés transférés du Sanitat. Ils savent s'entourer d'avis éclairés, tel que celui de M. de Tollenare, nouveau receveur des hôpitaux qui ayant constaté les effroyables conditions de l'hospitalisation des "furieux" au Sanitat, n'avait pas hésité à se rendre en Belgique et en Angleterre pour y étudier l'architecture des asiles d'aliénés. C'est aussi à cette époque qu'à Paris Esquirol, élève de Pinel, avait profondément modifié l'idée que l'on se faisait jusque là des maladies mentales et de leur traitement.

De tout ce passé, l'hôpital Saint-Jacques offre aujourd'hui à la vue du visiteur:
  • l'ancien prieuré de Saint-Jacques reconstruit en 1711 sur les ruines de ce qui fut notamment un lieu d'accueil pour les pèlerins de saint Jacques de Compostelle, jouxtant l'église Saint-Jacques, remise en état en 1484 par son prieur commanditaire, Thomas James, évêque de Dol;
  • un corps de bâtiments élevé de 1811 à 1832, incluant pour partie l'ancien dépôt de mendicité, dont la longue façade est rompue en son milieu par le péristyle de caractère dorique de la chapelle. Cette chapelle abrite en son choeur, disposé autour de l'autel un ensemble de stalles du XVe siècle en bois sculpté, vraisemblablement commandé par Thomas James. Ces stalles autrefois implantées dans l'église Saint-Jacques toute proche, furent à l'issue des travaux de rénovation de l'édifice entrepris en 1842, transférées dans la chapelle de l'hôpital peu après son ouverture. Accoudoirs et miséricordes* sont ornés des motifs les plus divers: têtes humaines ou animales, feuillages pour les miséricordes, personnages pour les accoudoirs, représentés dans des occupations variées, toutes porteuses de symboles... Quelle fut, au milieu du siècle dernier, la raison du don de cet ensemble d'une grande qualité à cette nouvelle chapelle de l'hôpital? Difficulté de l'intégrer dans l'église voisine après sa rénovation? Ou désir, en guise de bienvenue, de permettre aux religieuses de la sagesse, auxquelles venaient d'être confiées les multiples tâches hospitalières, d'assister sans fatigue à de longs offices? Rien ne nous permet d'y répondre.

    *petite console en bois sculpté, placée sur la sellette à abattant d'une stalle de choeur