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myotomie perorale endoscopique œsophagienne - un « Poem » contre l’achalasie

Publié le 4 novembre 2015 Mis à jour le 4 novembre 2015

Le CHU de Nantes est le premier centre du Grand Ouest à proposer la myotomie perorale endoscopique œophagienne (Poem) pour traiter l’achalasie, maladie rare de la motricité de l’œsophage.

Depuis juillet dernier, le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Nantes est le
premier dans le Grand Ouest à proposer une nouvelle technique de traitement de l’achalasie, une maladie rare de la motricité de l’œsophage qui touche en France une personne sur 10 000. Invalidante et douloureuse, cette pathologie provoque une incapacité à relacher le sphincter inférieur de l’œsophage. Les aliments ne peuvent donc pratiquement pas parvenir à l’estomac : « Le traitement classique consiste en l’injection de toxine botulique ou en une dilation endoscopique par ballonnet, qui permettent une rémission le plus souvent transitoire, explique le Pr Emmanuel Coron. En cas d’échec, la seule alternative était jusqu’à une date récente une myotomie chirurgicale, l’intervention de Heller. »


Poem : la technique (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

2.000 procédures dans le monde, très peu en France

En 2008, un médecin japonais, Haruhiro Inoue, a réalisé la première myotomie endoscopique baptisée « Poem» pour per-oral endoscopic myotomy, en français « myotomie perorale endoscopique ». Depuis, plus de 2 000 procédures ont été réalisées dans le monde, mais très peu en France : « Notre service, centre référent des maladies motrices du tube digestif, travaillait déjà avec le Pr Inoue. Surtout, avec les Drs  Marc Le Rhun et Nicolas Musquer, nous avons developpé une expertise en endoscopie et nous sommes dotés de matériel performant, conditions indispensables pour pratiquer cette intervention qui consiste à créer un tunnel entre la muqueuse et le muscle en coupant les fibres sous-muqueuses jusqu’à l’estomac, puis en sectionnant le sphincter inférieur de l’œsophage. Le geste est techniquement proche de la dissection de la sous-muqueuse de l’œsophage, que nous pratiquons fréquemment pour les cancers superficiels, ce qui a facilité l’apprentissage. Les études préliminaires sont très encourageantes et renforcent l’idée que les techniques endoscopiques interventionnelles vont s’imposer comme l’alternative de choix de certaines pathologies digestives jusqu’ici peu accessibles à une prise en charge efficace et mini-invasive. »

En pratique

Le délai d'attente est actuellement de trois mois pour l'intervention - efficace à 93% - qui dure en moyenne 90 minutes et nécessite une hospitalisation de 24 à 48 heures.


images en cours d'intervention