Publié le 19 juin 2008 Mis à jour le 22 juillet 2011

Informations médicales avant la réalisation d'un curage ganglionnaire.

Le curage ganglionnaire est l'exérèse de tout ou partie des ganglions du cou.Afin que vous soyez clairement informé du déroulement de cette intervention, nous vous demandons de lire attentivement ce document d'information. Votre chirurgien est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions. N'oubliez pas de dire à votre chirurgien les traitements que vous prenez régulièrement, et en particulier Aspirine, anticoagulants... N'oubliez pas de signaler si vous avez déjà présenté des manifestations allergiques, en particulier médicamenteuse. Enfin n'oubliez pas d'apporter, lors de l'hospitalisation, les documents médicaux en votre possession: prises de sang, examens radiologiques notamment.

But de l'intervention

Vous présentez un ou plusieurs ganglions sur la partie latérale du cou. Ces ganglions liés à l'existence d'une pathologie tumorale maligne, peuvent siéger :

  • au niveau des voies aéro-digestives supérieures;
  • au niveau des téguments du cuir chevelu et du cou;
  • au niveau de la thyroïde;
  • au niveau des glandes salivaires.

Le but de l'intervention est d'effectuer l'ablation de tous les ganglions situés dans le territoire de drainage lymphatique de l'organe porteur de la tumeur. Cette intervention est nécessaire pour connaître le degré d'extension de la maladie qui, sans traitement, évoluerait inéluctablement jusqu'à mettre votre vie en jeu.

Réalisation de l'intervention

Cette intervention se déroule en règle sous anesthésie générale. Il est de la compétence du médecin-anesthésiste-réanimateur, que vous verrez en consultation préalable à l'intervention, de répondre à vos questions relatives à sa spécialité.
Plusieurs éventualités sont possibles :

  • soit la lésion tumorale est connue et est opérée, le curage ganglionnaire sera réalisé dans le même temps opératoire que la tumeur, par la même incision cutanée, de façon uni ou bilatérale;
  • soit la lésion tumorale n'est pas retrouvée (adénopathie maligne sans porte d'entrée) ou soit la lésion tumorale a déjà été traitée par chirurgie ou rayons, l'incision cutanée est alors située sur la partie latérale du cou, en règle unilatérale.


L'exérèse peut être plus ou moins large selon l'état d'envahissement des ganglions et éventuellement concerner les muscles, les veines, voire certains éléments nerveux du cou. Un drainage aspiratif sera, en règle, mis en place au niveau de la région opérée ; il sera maintenu pendant quelques jours. La durée d'hospitalisation et les soins post-opératoires seront précisés par votre chirurgien.

Risques immédiats

Une hémorragie est possible. Elle est rare mais nécessitera alors un geste chirurgical d'hémostase. Un hématome peut se produire au niveau de la loge opératoire ; celui-ci peut nécessiter un geste de drainage chirurgical. Une désunion de la cicatrice, une surinfection de la loge opératoire nécessiteront des soins locaux, un traitement médical, éventuellement une reprise chirurgicale. Un épanchement ou un écoulement de lymphe peut survenir en cas de curage étendu ; il mettra plusieurs semaines à se tarir et peut nécessiter une réintervention. On peut enfin observer un oedème laryngé qui peut imposer une trachéotomie (ouverture de la trachée à la peau) préventive. Toutes ces complications immédiates sont le plus souvent le fait d'une chirurgie effectuée après radiothérapie.

Risques secondaires

En dehors de la cicatrice qui peut être fibreuse ou épaisse, douloureuse, on peut observer des zones d'anesthésie au niveau de votre cou. Il faut signaler également la possibilité de douleurs cervicales ou de l'épaule avec gêne fonctionnelle à la mobilisation du bras, nécessitant alors le recours à la kinésithérapie. On peut observer un certain degré de sclérose cervicale, qui se majorera sous l'effet des rayons. Cette intervention ne met pas à l'abri du risque de récidive ultérieure de la tumeur.

Complications graves et/ou exceptionnelles

Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
Une complication hémorragique est possible, grave mais rare, elle nécessite une réintervention d'urgence. Dans de rares cas, si le sacrifice d'un nerf a été rendu indispensable au cours de l'intervention, on peut prévoir des difficultés prolongées, sévères de votre alimentation ou une modification définitive de votre voix.
Enfin, un épanchement aérien thoracique (pneumo-thorax) est très exceptionnel. Quand il existe, il nécessite alors une intervention chirurgicale lourde, spécialisée.