Chirurgie de l'Hypospadias Antérieur

L’intervention, réalisée vers l’âge de 12 mois peut être organisée en ambulatoire dans une grande majorité des cas. L’arrivée en hospitalisation se fait seulement quelques heures avant l’intervention et la sortie est organisée après surveillance et vérification de l’absence de survenue de complications immédiates. Lorsque l’intervention est réalisée plus tardivement dans la journée, ou que tous les critères de prise en charge ambulatoire ne sont pas réunis, l’enfant peut rester hospitalisé une nuit pour surveillance avec une sortie organisée le lendemain de l’intervention.
L’anesthésie réalisée est une anesthésie générale, très fréquemment aidée par une anesthésie loco-régionale qui peut prendre différentes formes (anesthésie caudale, bloc pudendal, bloc pénien…). Cette anesthésie loco-régionale permet de diminuer les douleurs post-opératoires et également de diminuer l’utilisation de médicaments anesthésiques durant l’intervention.

Les objectifs de la chirurgie répondent aux anomalies présentes dans la malformation : s’assurer de l’absence de coudure de verge intrinsèque et la corriger si besoin, reconstruire l’urètre (urétroplastie) puis réaliser la reconstruction cutanée en terminant par la réalisation d’une reconstruction de prépuce ou d’une circoncision.

Il existe de nombreuses techniques d’urétroplastie. La technique finalement utilisée est choisie lors de l’intervention afin d’être le plus adaptée à chaque enfant. Les tissus utilisés pour la réalisation de l’urétroplastie sont des tissus présents au niveau de la verge ou du prépuce de l’enfant. Les techniques les plus utilisées sont les techniques de MAGPI, de Mathieu, de Duplay (Thiersch), de Duplay Snodgrass (Transuretral Incised Plate ou TIP), de Inlay avec utilisation d’une partie du prépuce ou de Onlay avec utilisation d’un lambeau préputial.
A la fin de l’intervention, il n’y a généralement pas de mise en place de sonde ou de pansement, sauf chez les enfants qui ont acquis la propreté. De la colle biologique est mise sur les sutures qui sont réalisées avec du fil résorbable. Il n’y a donc pas de soins de cicatrice à réaliser en post opératoire.

Dans certains cas d’inflammation importante, de risque de saignement important avec hématome ou de technique nécessitant une compression de la reconstruction, il est tout de même possible de mettre en place une sonde transurétrale et un pansement semi-compressif, restant en place durant 7 à 10 jours. La présence d’une sonde et d’un pansement n’empêche pas le retour à domicile. Il n’y a pas de soins nécessaires à domicile. Les sondes sont ouvertes en double couche, ne nécessitant pas de poches de recueil.

Chirurgie de l'Hypospade Postérieur

L’intervention, réalisée vers l’âge de 12 mois également est organisée en hospitalisation conventionnelle dans une grande majorité des cas. La durée nécessaire d’hospitalisation est d’environ une à deux nuits afin de s’assurer de l’absence de complications immédiates.
L’anesthésie réalisée est une anesthésie générale, très fréquemment aidée par une anesthésie loco-régionale qui peut prendre différentes formes (anesthésie péridurale, anesthésie caudale, bloc pudendal…). Cette anesthésie loco-régionale permet de diminuer les douleurs post-opératoires et également de diminuer l’utilisation de médicaments anesthésiques durant l’intervention.

Les objectifs de la chirurgie répondent aux anomalies présentes dans la malformation : corriger la coudure de verge si besoin, qu’elle soit intrinsèque ou due à l’hypoplasie des tissus de la face ventrale et la corriger, corriger les anomalies de fusion péno-scrotale et de transposition péno-scrotale, reconstruire l’urètre (urétroplastie) puis réaliser la reconstruction cutanée du fourreau pénien avec un aspect final qui est en très grande majorité un aspect de verge circoncise.

Il existe de nombreuses techniques d’urétroplastie. La technique finalement utilisée est choisie lors de l’intervention afin d’être le plus adaptée à chaque enfant. Les tissus utilisés pour la réalisation de l’urétroplastie sont des tissus présents au niveau de la verge ou du prépuce de l’enfant. Certaines techniques peuvent utiliser de la muqueuse buccale de l’enfant, prélevée dans le même temps. Les techniques les plus utilisées sont les techniques de Inlay, de Onlay, de Onlay double face, de Koyanagi ou de Bracka.
Il n’est pas rare de devoir réaliser un deuxième temps chirurgical, réalisé entre 3 et 12 mois après la première intervention.
A la fin de l’intervention, de la colle biologique est mise sur les sutures qui sont réalisées avec du fil résorbable. Il n’y a donc pas de soins de cicatrice à réaliser en post opératoire.
 

Les enfants ont systématiquement en fin d’intervention une sonde transurétrale et un pansement semi-compressif, restant en place durant 7 à 10 jours. Il est fréquent de mettre en place également un cathéter sus pubien permettant de drainer de façon supplémentaire la vessie. La présence d’une sonde et d’un pansement n’empêche pas le retour à domicile. Il n’y a pas de soins nécessaires à domicile.
Les sondes sont ouvertes en double couche, ne nécessitant pas de poches de recueil. Il est possible de réaliser des changements de pansement intermédiaires sous anesthésie générale de courte durée lorsque cela est nécessaire.

Les complications possibles en post-opératoire

Les complications post-opératoires sont possibles dans la chirurgie d’hypospadias. Leur taux est évalué à environ 10 à 20% des cas pour les hypospadias antérieurs et 50% des cas pour les hypospadias postérieurs.
Les complications immédiates sont les risques de désunion, les risques d’hémorragie et d’infection superficielle.
Les complications à court et moyen terme sont les risques de fistule et d’urétrocèle.
Les complications survenant à long terme sont surtout représentées par les risques de sténose méatique ou de sténose urétrale.
Toutes ces complications sont des complications connues des équipes de chirurgie pédiatrique prenant en charge ce type de pathologie et sont accessibles à des traitements et des prises en charge paramédicales, médicales ou chirurgicales. Il est parfois nécessaire, selon les cas, de recourir à une ou plusieurs nouvelles interventions afin de prendre en charge ces complications.