témoignages - P.S. transplanté coeur-poumons depuis 21 ans au CHU de Nantes

Publié le 27 mars 2009 Mis à jour le 24 mai 2012
J'ai  été transplanté en 1991 par l'équipe du Professeur Despins à l'hôpital Laënnec de Nantes. A l époque, ma mucoviscidose s'était considérablement aggravée depuis deux ans. Vu la dégradation pulmonaire, je devais rester sous oxygène 24h sur 24h. Les antibiotiques étaient administrés de façon permanente, et je devais subir 4 à 5 séances de kiné par jour pour tenter de dégager les bronches encombrées par le mucus. Bref, une qualité de vie de moins en moins acceptable sans espoir d'amélioration. C'est donc au Centre Hélio Marin de Roscoff que l'on m'a parlé de transplantation pour la première fois. En 1990, je ne savais même pas que cela était possible. Quand on évoque pour la première fois ce mot, c'est très difficile à accepter. Mais quand on vous annonce que c'est la seule solution envisageable pour espérer retrouver une qualité de vie meilleure, on se trouve face au mur.
 
Le médecin qui me suivait à Roscoff me proposa de rencontrer l'équipe de transplantation de Nantes en février 1990. J'ai donc effectué un bilan pré-greffe dans cet hôpital. Début 1991, je suis appelé à la greffe. Tout est allé très vite : transfert en hélicoptère depuis Roscoff vers le C.H.U de Nantes. Immédiatement pris en charge par l'équipe du service de cardiologie, l'intervention chirurgicale a duré 8 heures.
 
Après quelques moments difficiles, petit à petit je retrouvais des forces, et au bout d'une quinzaine de jours, je sortais des soins intensifs pour intégrer une chambre normale dans le service de cardiologie. Au bout de deux mois j'étais sur pieds. J'avais désormais une capacité pulmonaire normale (autour de 90% contre 12% avant la greffe), plus aucune séance de kiné respiratoire, bref une qualité de vie retrouvée.
 
Au début, les bilans post greffe étaient très rapprochés (environ tous les 15 jours) puis  se sont espacés au cours des mois et des années. Actuellement je vois mon pneumologue tous les 3 mois environ pour une prise de sang, une radio pulmonaire et un test respiratoire.
 
Cela fait plus de 18 ans maintenant que je suis greffé. J'ai pu suite à l'opération reprendre et terminer mes études, décrocher un travail stable à plein temps. Malgré quelques soucis notamment dus à une insuffisance rénale consécutive à la prise d'anti-rejet (ce qui m'a conduit à une transplantation rénale en 2005), je conserve une excellente qualité de vie qui me permet de vivre tout à fait normalement. Je ne remercierai jamais assez la famille des donneurs, mais aussi toutes les équipes médicales et logistiques qui ont rendu possible les transplantations. Grâce à eux, nous sommes des milliers à pouvoir apprécier une nouvelle vie !