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Michel, Jean-Marc et Jérôme, ambulanciers SMUR
Michel, Jean-Marc et Jérôme font partie de l’équipe des 23 ambulanciers que compte le SAMU 44 du CHU de Nantes. En première ligne de l’urgence les ambulanciers SMUR (structure mobile d’urgence et de réanimation) sont des ambulanciers hospitaliers formés aux soins urgents.
A eux trois, ils comptent plus de 50 ans d’expériences en SMUR « on se prépare à tout, tous les jours, 7 jours sur 7 et 24h/24, le plus rapidement possible et en toute sécurité ».
Au même titre que le médecin et l’infirmier embarqués sur une urgence, l’ambulancier SMUR est un maillon faisant partie d’une chaine logistique et technique de soins et de réanimation, son rôle va bien au-delà de la conduite d’un véhicule.
Notre métier, ce n’est pas seulement conduire d’un point A à un point B ou de porter le matériel médical d’intervention ; on fait partie intégrante du soin, de la prise en charge du patient et aussi des proches. On arrive nous aussi sur des situations inattendues, des situations d’urgence. Par exemple sur un accouchement à domicile, on n’attend pas les bras croisés dans la voiture, le médecin peut nous confier le nouveau-né quand il va bien, on prend sa température, ses constantes, on surveille, on s’occupe de lui, on peut aussi rassurer le papa, pendant que le médecin et l’infirmier sont avec la maman. On a notre place dans le soin.
Assister l’équipe médicale dans les soins prodigués aux patients fait partie du travail d’ambulancier SMUR, tant pour les interventions du SMUR adulte que pédiatrique. L’ambulancier contribue également à l’installation du patient lors de son arrivée aux urgences, à la gestion des modalités administratives, il participe à la formation des futurs ambulanciers, aux plans de secours et exercices ORSeC NoVi.
Ni super héros, ni pilote de course
Respecter un délai maximum de 6 minutes pour un départ en intervention. Gagner sur le temps qui défile sous leurs roues, arriver le plus rapidement possible auprès du patient, en toute sécurité « on a des règles de conduite et bien sûr on limite aussi notre vitesse ». Une pression qu’ils transportent sur les routes qu’ils connaissent comme leurs poches dans lesquelles ils rangent des plans de la région : « le GPS c’est une aide mais pas l’outil principal on doit préparer la route, anticiper, connaître les déviations, la météo… On a tous une conduite différente mais notre objectif est le même : arriver auprès du patient dans les meilleurs délais et y emmener notre équipe dans les meilleures conditions. Il arrive rarement que l’on se trompe, on tourne, on s’arrête. On ne connait pas par cœur chaque rue, ruelle, impasse du territoire ». Des plans il y en a aussi partout, classés, affichés aux murs, plastifiés dans la salle des cartes, la salle des ambulanciers située au cœur du SAMU 44.
Rouages essentiels de cette mécanique d’urgence et de soins
Les ambulanciers du SMUR ont également en charge la vérification complète des UMH (unité mobile hospitalière) et de leurs organes de sécurité, du matériel d’intervention embarqué, du plein d’essence, de la propreté des véhicules. Michel, Jean-Marc et Jérôme restent modestes, malgré leurs confrontations aux drames et les vies sauvées. Comment ne pas penser à ces professionnels du Smur transportant un malade en détresse vitale quand on les croise sur nos routes ?
Ils sont toujours prêts à partir, parfois très loin et jusqu’à Paris.
On peut faire 700 km aller-retour pour transporter un patient à Paris, si l’hélismur ne peut pas assurer le transfert en raison par exemple, d’une mauvaise météo. Nous sommes là pour prendre le relais. On enchaîne les kilomètres et on fera une pause une fois le patient pris en charge dans l’établissement receveur.
En moyenne 5 000 interventions SMUR par an, elles sont de deux types :
- primaires, au chevet du patient sur les voies publiques ou à domicile
- secondaires, ce sont les transferts de patients entre deux établissements de soins
« Notre métier, une vocation »
Il en faut des compétences pour intégrer une équipe d’ambulancier SMUR ; patience, maîtrise de soi, discrétion, esprit d’équipe, autonomie… et beaucoup d’humanité dans la prise en charge des patients. Un métier gratifiant qui a néanmoins ses particularités et contraintes comme le travail de nuit, le port de charges, le travail en extérieur, en situation de stress ou psychologiquement difficile.
La routine ils ne la connaissent pas, « on fait ce métier par passion, sinon on ne tient pas, on le doit à nos patient ». On leur demande d’être efficaces, réactifs et concentrés, la montée d’adrénaline fait partie intégrante du quotidien de Michel, Jean-Marc, Jérôme et leurs collègues.
Indispensables mais invisibles, les ambulanciers de la fonction publique hospitalière sont les grands oubliés du Ségur de la santé. En grève, dans un mouvement national, ils portent un besoin de reconnaissance pour enfin obtenir un statut de la filière soignante et non plus comme aujourd’hui de la filière ouvrière et technique. A suivre…
La formation
Titulaire du Certificat de capacité ambulancier ou Diplôme d’état d’ambulancier, titulaire des permis B, C et E, attestation préfectorale d’aptitude à la conduite d’ambulance après examen médical effectué dans les conditions définies à l’article R. 221-10 du code de la route délivrée par un médecin agréé, titulaire de l’AFGSU 2, expérience d’au moins deux ans dans le domaine du transport de patients, un stage de sécurité routière et de conduite en état d’urgence dans un centre de formation agrée de moins de moins de 5 ans ou un engagement dans l’année.