L’incontinence urinaire de la femme est une pathologie complexe qui nécessite une prise en charge spécialée
Il existe deux type d’incontinence urinaire, l’incontinence urinaire d’effort et l’incontinence urinaire par urgence. Il est important de différencier ces types d’incontinence car le traitement est radicalement différent.

 


L’incontinence urinaire d’effort

L’incontinence urinaire d’effort est caractérisée par la survenue de fuites d’urines lors d’efforts de la vie courante qu’il soient légers, modérés ou intenses (marche, port de charges lourdes, toux, activité sportive…). 

La première étape de la prise en charge de cette incontinence consiste à réaliser des séances de kinésithérapie de rééducation pelvi-périnéale auprès d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme spécialisé(e) dans ce type de rééducation.

En cas d’échec de rééducation, un traitement chirurgical peut être indiqué. Les options chirurgicales sont multiples. Il peut s’agir de :

  • Bandelette sousurétrale (type TVT)
  • Ballons latérourétaux (ACT)
  • Sphincter urinaire artificiel

Le choix du traitement dépend de nombreux critères et, notamment, de l’importance de l’incontinence, des données de l’examen clinique et des antécédents de la patiente.

Ainsi, il pourra être réalisé par votre urologue un examen urodynamique, un examen gynécologique vessie pleine ainsi qu’une fibroscopie afin de déterminer le traitement le plus adapté à chaque patiente.

L’incontinence urinaire par urgence

L’incontinence urinaire par urgence est caractérisée par la survenue de fuites d’urines précédées d’envies urgentes d’uriner. Ces fuites s’accompagnent souvent d’envies répétées d’uriner avec des urgences imposant, parfois, de se précipiter aux toilettes.

Ces envies urgentes et ces fuites peuvent être améliorées par de simples changement d’habitude. Ainsi, l’arrêt du tabac, la diminution de consommation de café/thé/épices, l’équilibre d’un diabète ou la perte de poids en cas de surpoids sont recommandés afin de limiter la survenue de ces urgences et fuites par urgence.

Si, malgré l’application de ces conseils, les fuites persistent toujours, il est possible d’avoir recours à des traitements médicamenteux.

Un traitement anticholinergique pourra vous être prescrit par votre urologue. Ce médicament efficace peut entrainer une constipation et une sécheresse de la bouche ce qui peut limiter sa tolérance.

Un traitement par mirabegron peut également être envisagé mais il s’agit d’un médicament non remboursé par la sécurité sociale.

Enfin, il existe la possibilité d’avoir recours à une stimulation du nerf tibial postérieur. Il s’agit d’un traitement non invasif (absence d’effets secondaires) qui consiste à délivrer des ondes électriques au niveau de la partie interne de la cheville. Il s’agit d’un traitement indolore que la patiente effectue elle-même à domicile.

Des infirmières du service d’urologie sont présentes afin d’aider la patiente à utiliser cet appareil et à l’accompagner tout au long de son utilisation.

En cas d’échec de ces traitements, il peut être proposé une solution chirurgicale :

  • La neuromodulation des racines sacrées : elle consiste à implanter, sous anesthésie générale, une électrode au niveau du dos afin d’envoyer des ondes électriques directement à la vessie et de permettre ainsi de calmer les envies urgentes et les fuites. Elle nécessite de réaliser une phase de test pour évaluer l’efficacité de la stimulation avant d’implanter un boitier définitif sous la peau.
  • Les injections de toxine botulique : Elles sont réalisées sous anesthésie locale. Un des effets secondaires de la toxine botulique est le risque de rétention urinaire ce qui nécessite d’apprendre à réaliser des autosondages avant toute injection. Ces injections sont également réversibles et doivent être répétées tous les 6 à 9 mois environ.

L’incontinence urinaire d’effort ou par urgence est ainsi complexe à appréhender et nécessite une prise en charge adaptée au sein d’un service spécialisé.

Le service d’urologie du CHU de Nantes propose un parcours de soins dédié à la prise en charge de l’incontinence urinaire avec la présence d’un plateau d’urodynamique, d’un praticien urologue spécialisé dans le traitement de l’incontinence urinaire et des infirmières dédiées à l’éducation des patientes.