Reconstruction mammaire après cancer du sein : le Diep une technique pratiquée au CHU de Nantes

Les techniques de reconstruction mammaire ont profondément évolué au cours des dix dernières années. Sont apparues récemment des techniques fiables laissant peu de séquelles et permettant de reconstruire le sein de façon naturelle.
 
On parle de reconstructions mammaires autologues. Ce terme s’oppose aux techniques classiques de reconstruction du sein par prothèses en silicone, simples et rapides, mais qui ne donnent pas toujours des résultats stables dans le temps, surtout après une radiothérapie.

Il existe principalement deux techniques autologues : le lambeau de grand dorsal suivi d’injection de graisse (lipofilling) et le lambeau abdominal Diep (Deep Inferior Epigastric Perforator flap = en français : lambeau perforant basé sur les perforantes issues des vaisseaux épigastriques inférieurs profonds).

Pour le Pr Perrot, chef de service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique du CHU de Nantes « le choix de la technique utilisée pour la reconstruction mammaire est conditionnée par plusieurs éléments : contexte immédiat ou différé ; modifications cutanées éventuelles dues aux traitements complémentaires ; quantité de tissu disponible pour la reconstruction ; taille et forme de l’autre sein ; état de santé général et constitution de la patient… Les attentes et préférences de la patiente doivent également être prises en compte. Le choix est effectué en concertation avec elle au cours d’une consultation qui lui permet d’exprimer ses souhaits. Chaque cas doit être envisagé en fonction de tous ces critères, pour pouvoir ensuite adapter au mieux la prise en charge. C’est une approche personnalisée. »

Lorsque c’est possible, le lambeau Diep est privilégié car la reconstruction est plus naturelle et sans corps étranger : il utilise la peau et la graisse du ventre sans sacrifier de muscle. La technique du Diep est désormais standardisée avec un taux de complications faible. Le sein est reconstruit naturellement et le ventre est plus mince.

Les résultats esthétiques sont sans égal, étonnants de naturel aussi bien dans l’aspect qu’au toucher. Les patientes intègrent vite ce « nouveau sein ».
Inconvénient majeur : c’est une technique complexe et longue (en moyenne 5h / à comparer à 1 h pour une reconstruction par prothèse) et nécessitant deux chirurgiens en même temps. Malheureusement, il n’existe que peu de chirurgiens plasticiens français formés la pratiquant régulièrement. En Loire-Atlantique, seul le CHU de Nantes propose cette chirurgie réparatrice du sein et ce depuis 2012.


Photo prise à l’occasion d’octobre rose, lutte contre le cancer du sein 
De gauche à droite : Karine, infirmière de bloc, Élodie, interne de chirurgie plastique, Élodie, infirmière de bloc, Pr Perrot, chef de service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique et Véronique, infirmière anesthésiste.



L'interview du Pr Perrot expert de cette technique de reconstruction mammaire