Quelles sont les suites de la chirurgie orthognathique?

Publié le 27 janvier 2009 Mis à jour le 9 mars 2018

Le retour du bloc

Le retour du bloc est un évènement, tant pour le patient qui va découvrir les transformations de son visage (encore noyées dans l'oedème), que pour sa famille qui voit survenir le couronnement de mois d'attente.

Le patient a habituellement les dents serrées, bloquées par un blocage maxillo-mandibulaire.

Deux fins tuyaux sortent soit de sa bouche soit à travers la peau sous le rebord mandibulaire (cela ne laisse aucune trace). Ces tuyaux sont appelés "drains de Redon" ils s'abouchent dans une petite bouteille et servent à aspirer les suintements de sang dans les tissus, pour éviter la formation d'hématomes. Ils seront enlevés au deuxième ou troisième jour postopératoire dans la chambre du patient car cela ne pose aucun problème technique et aucune douleur.

Un pansement mentonnier est utilisé pour les interventions portant sur la mandibule. Il est constitué par trois bandes élastiques collées sur la peau. Il ne cache aucune cicatrice (puisque les incisions se font en bouche...). Son rôle et de re-plaquer les tissus décollés pendant l'intervention pour éviter la formation d'hématomes. 

Selon le type d'intervention, le patient peut présenter des systèmes appelés "sondes naso-pharyngées".

Ces deux tuyaux (un pour la narine droite, un pour la narine gauche) vont derrière le voile du palais. Ils permettent au patient de respirer en dépit de l'oedème des tissus, observé en postopératoire. Aux dires de tous nos patients, la présence de ces deux tuyaux est inconfortable, mais non douloureuse. Ils sont retirés au bout de deux ou trois jours.

D'une des sondes naso-pharyngées, sort un autre et dernier tuyau. Celui-ci est une sonde naso-gastrique allant directement aspirer le contenu de l'estomac. Il permet d'éviter les sensations nauséeuses, et les vomissements qui pourraient survenir en leur absence en postopératoire immédiat. Ce dernier drainage n'est, lui non plus, pas constant.

Les premiers jours

La chirurgie orthognathique ne rend pas malade ou invalide. Le patient doit se lever dès le lendemain matin. Cela évite les complications d'un séjour allongé prolongé, mais surtout cela permet de faire régresser l'oedème plus rapidement.

Des vessies de glace sont appliquées sur les joues pendant les premiers jours, elles ont aussi pour but de faire diminuer l'oedème, mais aussi de calmer les douleurs.

Une certaine hyposensibilité de la lèvre inférieure peut exister en postopératoire. Elle est plus ou moins importante et plus ou moins longue. Sa régression est habituelle.

Première déception: l'oedème qui s'est constitué les premiers jours postopératoires peut masquer le résultat. Il faudra attendre quelques jours, voire quelques semaines pour pouvoir apprécier le résultat... :-(

Un bilan radiographique est réalisé au troisième jour juste avant la sortie.

Le patient ne doit pas hésiter à poser des questions sur son traitement. Ce site doit l'y aider et l'y inciter.

Des consignes sont données au patient

Le patient ne doit pas laisser son visage figé. La mimique ne peut pas déplacer les fragments osseux puisqu'ils sont solidement fixés avec du matériel métallique. Au contraire, les mouvements faciaux sont bénéfiques puisqu'ils permettent de mobiliser les tissus et de diminuer l'oedème.

L'alimentation sera liquide pendant la durée du blocage intermaxillaire. Elle deviendra mixée lisse puis de plus en plus épaisse jusqu'à devenir normale à partir de la sixième semaine. En pratique, le patient reste bloqué le temps de l'hospitalisation qui dure une petite semaine. Il sort une fois qu'il arrive à enlever et replacer ses élastiques de blocage lui-même.

La sortie de l'hôpital et après
Pendant les premiers quinze jours après la sortie, le patient se débloque pour les repas et l'hygiène buccale. Il reste bloqué entre les repas et la nuit. A partir de la troisième semaine, le patient va rester débloqué de plus en plus longtemps entre les repas, tout en restant bloqué la nuit (on demande au patient de mettre ses élastiques en cas de déplacement en voiture). Petit à petit, le patient ne reste plus bloqué que la nuit jusqu'à la sixième semaine. En cas de douleur, d'inconfort, ou de sensation de trouble occlusal, le patient doit se re-bloquer.

Consigne importante. L'entourage du patient et le patient lui-même doivent savoir couper les élastiques en cas d'urgence (nausées ou vomissements, inconscience)

L'alimentation

Un fascicule papier est fourni au patient. Il comporte des consignes, des conseils et des recettes de cuisine permettant de supporter, au mieux, cette période inconfortable. Vous retrouverez ces informations ici.

Les principes

  • La période de blocage permanent impose une alimentation liquide stricte.
  • La période de blocage intermittent permet une alimentation mixée lisse qui va devenir de plus en plus épaisse jusqu'à redevenir normale. Les aliments très élastiques sont strictement déconseillés. Il s'agit en particulier des chewing-gommes et de la croûte du pain blanc. Par ailleurs, les mouvements comme ceux permettant de croquer une pomme, sont interdits.
  • En cas de douleurs pendant la diversification alimentaire (c'est-à-dire de l'absorption d'aliments de moins en moins mous), la repose du blocage intermaxillaire et le re-passage à une alimentation liquide pendant quelques jours s'imposent.

Pose et ablation des élastiques de blocage intermaxillaire

La pose et l'ablation des arcs est une opération délicate les premiers jours. L'oedème des gencives rend la manipulation un peu douloureuse, l'utilisation d'un miroir inversant la perception des mouvements ne facilite pas la chose, mais l'heureuse perspective de se débloquer rend le patient motivé et particulièrement agile. L'ablation et la repose des élastiques se fait grâce à une pince spéciale prescrite au patient. C'est en fait une pince à bouts fins possédant un système d'auto-blocage en fermeture.

Les principes

  • Les élastiques sont retirés d'avant en arrière.
  • Les élastiques sont posés d'arrière en avant.
  • La direction générale des élastiques doit être verticale pour réaliser une occlusion physiologique stable.