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prévention de la transmission materno-fœtale (TMF) du VIH

Publié le 24 janvier 2012
Grâce notamment aux traitements antirétroviraux, la transmission materno-fœtale du VIH a fortement diminué au cours de ces dix dernières années pour se stabiliser autour de 1% en France depuis 2002. Les principaux facteurs de risque de la TMF du VIH en 2008 sont une charge virale (CV) maternelle à la naissance non indétectable, la prématurité, un traitement débuté trop tardivement. Ceci souligne l'importance d'une prise en charge adaptée et précoce de la grossesse afin de pouvoir prendre toutes les décisions nécessaires au bon moment.

Deux types de situations peuvent se présenter:
  • la femme est sous traitement anti-rétroviral pour son infection VIH
    Il est important de parler de ce désir avec son médecin afin d'adapter si nécessaire le traitement avant le début de la grossesse. En effet, certains médicaments peuvent être toxiques pour le bébé ou donner des malformations et devront donc être impérativement arrêtés avant la conception.
    Seul le médecin pourra vous conseiller sur le traitement adapté à une grossesse, en fonction des antécédents, des traitements déjà reçus ou non, des effets indésirables...
    L'objectif est de maintenir un traitement efficace tout au long de la grossesse, c'est-à-dire une charge virale indétectable chez la maman, tout en limitant au mieux des connaissances actuelles les éventuels effets toxiques pour l'enfant.

  • la femme n'est pas traitée pour son infection VIH
    Quel que soit le mode d'accouchement, une perfusion d'AZT sera faite chez la mère pendant toute la durée de la naissance pour protéger l'enfant d'une éventuelle contamination pendant cette période. Après la naissance un traitement par AZT sirop sera débuté chez l'enfant, dans les huit premières heures de vie et pour une durée de six semaines, là encore pour le protéger d'une éventuelle infection par le VIH. Ce traitement doit être administré toutes les six heures et sans être mélangé au biberon. Il sera donné par les puéricultrices dans les premiers jours suivant la naissance, puis par les parents avant le retour à la maison qui se fait dans les délais normaux après un accouchement ou une césarienne, il n'y a aucune raison de garder l'enfant hospitalisé.

En l'état actuel des connaissances, l'allaitement reste contre-indiqué car le virus VIH peut être transmis à l'enfant par le lait maternel.

Le suivi pédiatrique comporte un bilan sanguin initial, réalisé au cours du séjour à la maternité, une visite au 15e jour de l'enfant pour s'assurer d'une bonne prise et d'une bonne tolérance du sirop d'AZT, un bilan au 1er, 3e et 6e mois de l'enfant qui seront réalisés en hôpital de jour dans le service de pédiatrie du CHU.
Lorsque ces quatre bilans sont négatifs, on peut affirmer la non-infection de l'enfant.
Les enfants seront revus à l'âge de 1 an et 2 ans pour confirmer la disparition des anticorps maternels qui lui ont été transmis au cours de la grossesse, puis un suivi annuel est proposé jusqu'à six ans pour surveiller une éventuelle toxicité des antirétroviraux administrés au cours de la grossesse et dans les premières semaines de vie.
Au cours de la grossesse et en fonction des besoins ou demandes, il peut aussi être proposé une prise en charge psychologique, sociale, diététique...
Après la naissance il est indispensable que la femme soit revue par son médecin infectiologue afin de discuter de la poursuite ou l'adaptation de son traitement, du rythme du suivi clinique et biologique, permettre aussi de répondre aux questions qui peuvent émerger après la naissance.
Accompagner la grossesse c'est aussi vous accompagner après la naissance.