Justice de sûreté et gestion des risques (approche pratique et réflexive)

Amandine Morice et Nicolas d'Hervé

Publié le 18 octobre 2010 Mis à jour le 11 juillet 2011

Le 12 décembre 2005, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, chargée d'évaluer la dangerosité des condamnés en fin de peine, était créée. La loi du 25 février 2008 créa quant à elle la rétention de sûreté et la surveillance de sûreté.

Une nouvelle architecture juridique se met ainsi en place, avec comme pierre angulaire, le concept de dangerosité. D'une justice de responsabilité, nous passons, selon l'expression de Robert Badinter,à une justice de sûreté. La notion de risque vient quant à elle parasiter le fonctionnement de la justice pénale puisqu'il s'agira à la fois d'éviter le risque de récidive et le risque pour l'institution de ne pas prononcer l'une des multiples mesures de surveillance et de contrôle. La responsabilisation des acteurs est bien l'expression de l'influence néolibérale anglo-saxonne grandissante en Europe.

Cet ouvrage pluridisciplinaire est une compilation de vingt-trois entretiens réalisés avec magistrats, avocats, psychiatres, membres de commissions pluridisciplinaires et syndicats. Les extraits sélectionnés et reconstruits sous forme de table rondes virtuelles, permettent de comprendre comment les professionnels, dans la diversité de leurs fonctions, sont confrontés à ces nouvelles problématiques d'une justice de sûreté, symbole du nouveau paradigme de la société de sécurité.

Editions L'Harmattan