Publié le 21 janvier 2011 Mis à jour le 2 mars 2017

L’unité d’accueil des enfants en danger (UAED) a ouvert en mars 2010 un lieu d’écoute et d’enregistrement, dans les meilleures conditions, pour l’audition des enfants victimes de violences.

La loi de mars 1998 impose l'enregistrement filmé de la première audition d'un enfant présumé victime de violences sexuelles, pour lui éviter de devoir répéter des propos pénibles susceptibles d'évoluer sous influence.

Ces enregistrements se déroulaient dans les locaux de la gendarmerie ou de la police, où l'enfant est accueilli dans des lieux certes très améliorés, mais encore inadaptés.

Il a fallu plusieurs années pour convaincre de la nécessité d'une prise en charge spécifique : c'est le travail commun du service de pédiatrie, des services du conseil général, du parquet, de la gendarmerie, de la police, qui a permis d'ouvrir ce lieu dans les consultations de pédiatrie.

Désormais, à l'hôpital, dans une petite salle confortable, intime, discrètement pourvue d'une caméra, l'enquêteur - policier ou gendarme - formé à cet effet, peut parler avec l'enfant, après qu'il a été accueilli par une puéricultrice, tandis que, derrière une vitre sans tain, un autre enquêteur enregistre l'entretien. "Le mineur reste un enfant dont on doit prendre soin, sans se laisser dépasser par la technique policière ou judiciaire". L'unité se charge, après l'entretien, d'effectuer l'examen médical et l'évaluation psychologique et sociale de l'enfant, si c'est  nécessaire. Elle  peut aussi organiser un suivi en lien avec les structures spécialisées (en particulier le conseil général) et des conseils sont  fournis par l'équipe qui oriente les familles vers les services ou associations aptes à les aider. La puéricultrice  les recontacte systématiquement pour connaître les besoins de l'enfant et de sa famille à distance.

Chaque année, l'équipe de l'unité d'accueil des enfants en danger du CHU reçoit en moyenne 300 enfants pour suspicion de mauvais traitement. Elle fait une cinquantaine de signalements judiciaires de cas graves.
Le lieu d'accueil des auditions filmées est financé à parité par l'ARS, le conseil général, la Voix de l'enfant, le CHU.