Radiologie interventionnelle 


Qu’est-ce que la vaso-occlusion artérielle pulmonaire ?

Une vaso-occlusion artérielle pulmonaire est un geste qui consiste à boucher une ou plusieurs artères pulmonaires malade pour éviter qu’elle ne soit responsable d’une hémorragie, ou pour éviter une communication directe entre cette artère pulmonaire et une veine pulmonaire.
 

Pourquoi vous propose-t-on une vaso-occlusion artérielle pulmonaire ?

Ce geste est nécessaire parce que vous avez, au niveau du poumon, une ou plusieurs malformations dites artério-veineuses qui font communiquer vos artères pulmonaires, directement avec les veines pulmonaires, sans l’intermédiaire de capillaires sanguins.
Ces malformations ont pour conséquence, d’une part une mauvaise oxygénation de votre sang puisque les globules rouges ne passent pas près des alvéoles où elles se chargent habituellement d’oxygène (shunt). L’importance de ce shunt peut-être source d’une surcharge générale de travail pour votre cœur. A terme, cela peut-être responsable d’une insuffisance de votre fonction cardiaque.
L’absence de capillaires (très petits vaisseaux), comme c’est habituel entre les artères et les veines, provoque une diminution de la fonction de filtre du poumon. Ceci peut créer un passage direct au travers de la fistule de caillots provenant des jambes qui, au lieu de réaliser une embolie pulmonaire, réalisent une embolie cérébrale avec possible paralysie.

Si les emboles sont infectées, cela peut causer un abcès cérébral.
Ces malformations sont en outre fragiles, susceptibles de se rompre et d’être responsables d’un passage de sang dans la plèvre (hémothorax) ou dans les bronches (hémoptysies).
La vaso-occlusion permet de boucher ces fistules ou shunts par voie endovasculaire, c’est-à-dire de les boucher depuis l’intérieur des vaisseaux. L’examen s’effectue dans une salle de radiologie interventionnelle qui comporte les appareils d’imagerie médicale nécessaire à son déroulement.
Cette salle bénéficie de condition d’asepsie identique à celle d’un bloc opératoire.


Le déroulement de l’examen

La ponction se fait, après anesthésie locale, au niveau du pli de l’aine. Par ce point de ponction, le radiologue interventionnel insère un tube fin (ca-théter) dans la veine fémorale, il chemine par la veine cave inférieure, puis dans le coeur pour atteindre les artères pulmonaires.
Ce trajet est non douloureux, par contre vous pouvez ressentir des palpitations passagères au moment du passage dans le coeur.
Après opacification des artères pulmonaires le radiologue met en place, juste avant les zones de dilatations, des ressorts (coils) qui permettent de boucher ces fistules.
 

Quels bénéfices peut-on attendre ?

On peut attendre d’une part, une amélioration de l’oxygénation de votre sang, une amélioration de votre fonction cardiaque à l’effort et la diminution, voire la disparition, du risque de complications emboliques ou infectieuses cérébrales.
Si les malformations artério-veineuses sont nombreuses, plusieurs séances seront parfois nécessaires pour vaso-occlure l’ensemble.
 

Risques et complications

• Localement, au niveau du point de ponction, il peut se produire un hématome qui se résorbera ensuite.
• Le cathétérisme au niveau d’un arbre artériel pulmonaire, siège de fistules artério-veineuses, peut être cause de ruptures vasculaires qui peuvent exceptionnellement conduire à la chirurgie.
• Dans de rare cas le matériel d’embolisation peut migrer.
• Des embolies gazeuses (formation de bulles d’air dans les vaisseaux) peuvent également survenir.
Une consultation  avec votre médecin référant sera programmée à  la suite du geste.