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- recherche - innovation,
médecine néonatale - étude Néotrans
améliorer la digestion des prématurés
Publié le 13 mars 2015 – Mis à jour le 19 mars 2015
Le service de néonatalogie mène une étude clinique visant à améliorer la digestion des prématurés en favorisant la maturation de leur intestin.
« Chez le nouveau-né très grand prématuré, rien n’est prêt à fonctionner, rappelle le Dr Cyril Flamant, pédiatre dans le service de médecine néonatale dirigé par le Pr Jean-Christophe Rozé. Ces bébés requièrent une assistance respiratoire et nutritionnelle. Mais l’immaturité de leur tube digestif occasionne des difficultés à digérer, des ballonnements... »
Dans le cadre de l’étude Néotrans, le Pr Michel Neunlist et son équipe du DHU 2020 ont mis en évidence une amélioration de la maturité intestinale chez les ratons prématurés par l’apport de butyrate dans leur intestin, favorisant le développement des entérocytes, l’un des principaux types de cellules de la muqueuse intestinale.
Depuis 2012, Néotrans est en phase d’étude clinique dans le service de néonatalogie. Évelyne Gauvard, infirmière de recherche clinique du CIC mère-enfant, administre aux nouveau-nés de moins de 1 000 grammes à la naissance (tirés au sort parmi les éligibles après consentement des parents), à partir de leur 5e jour de vie, un jour sur deux, sept lavements rectocoliques contenant du butyrate : une canule placée dans l’anus instille doucement, par déclivité, le produit dans l’intestin des nourrissons. « L’étude est menée en double aveugle : seule l’infirmière sait à qui le traitement est administré. »
Au fil de l’amélioration de la tolérance digestive, la quantité de l’alimentation par cathéter est diminuée et remplacée par l’absorption de lait maternel. La mesure de la durée de maintien de la perfusion centrale (trois semaines à un mois en moyenne) sera donc l’élément objectif d’évaluation de l’effet du traitement : « Une baisse significative de cette durée, même de quelques jours, représenterait un bénéfice important, car la perfusion par voie centrale reste à haut risque infectieux. » Les enfants ayant participé à l’étude sont ensuite suivis pendant sept ans par le réseau régional Grandir ensemble en Pays de la Loire.
Résultats en 2017
Selon les résultats au terme de l’étude portant sur 80 bébés, prévu en 2017, une étude plus large pourra être envisagée.Le service de néonatalogie accueille chaque année 220 grands prématurés dont 35 pesant moins de 1 000 g.