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Le prolapsus génital
Le prolapsus génital communément appelé « chute d’organe » est une pathologie touchant près de 20 à 50% des femmes.
La descente d’organe peut concerner différentes zones anatomiques pelviennes :
- la paroi vaginale antérieure derrière laquelle est située la vessie, on parle alors de cystocèle
- la paroi vaginale postérieure derrière laquelle est située le rectum, on parle alors de rectocèle
- l’utérus ou le fond du vagin en cas d’antécédent d’hystérectomie, on parle alors d’hystéroptose ou de colpocèle
Le prolapsus peut être plus ou moins important. Il se classe en 4 stades selon l’importance de la descente d’organe (classification de Baden et Walker ou classification POP-Q)
Le prolapsus génital peut être totalement asymptomatique ou être responsable d’une symptomatologie fonctionnelle pouvant concerner les sphères urinaire, digestive et sexuelle.
D’un point de vue urinaire il peut être associé à :
- des fuites d’urines à l’effort ou lors de besoins urgents d’uriner,
- des difficultés à vider sa vessie avec nécessité de pousser pour uriner,
- des mictions fréquentes en petite quantité
- des infections urinaires à répétition
- des réveils nocturnes par l’envie d’uriner….
D’un point de vue digestif, il peut être associé à :
- une constipation (qui peut être également un facteur de risque)
- une incontinence anale aux gaz et/ou aux selles,
- des difficultés à déféquer avec nécessité de manœuvres endo-rectale ou endo-vaginale
D’un point de vue sexuel, il peut être associé à :
- des douleurs lors des rapports
- une gêne psychologique entraînant l’arrêt d’une activité sexuelle
La prise en charge du prolapsus génital varie selon les symptômes ressentis par la patiente :
- Chez une patiente asymptomatique, une abstention thérapeutique est proposée
- En cas de symptômes, plusieurs propositions thérapeutiques peuvent être proposées. Le traitement de première intention est un traitement médical reposant sur une rééducation pelvi-périnéale (en cas de prolapsus de stade inférieur ou égal au stade 2) et/ou sur la mise en place de pessaire.
La rééducation périnéale est effectuée par une sage-femme (si vous avez déjà accouché) ou par un kinésithérapeute spécialisé en pelvi-périnéologie. Il s’agit d’un traitement ne comportant pas d’effet indésirable. Elle consiste en la réalisation d’exercice de contraction des muscles du périnée après vous avoir repris les bases de l’anatomie du périnée de la femme afin de mieux se connaitre et optimiser les exercices. Dans certains cas en plus des exercices de contraction volontaire sous contrôle manuel, il pourra vous être proposé des techniques d’électrostimulation et de biofeedback. Afin de maintenir l’efficacité de la rééducation il sera nécessaire de poursuivre les exercices de contraction volontaire quotidiennement.
Le pessaire est un dispositif médical introduit dans le vagin pour éviter que les organes ne descendent en dehors du vagin. Il s’agit d’une méthode ancienne utilisée depuis l’antiquité. Il est actuellement fabriqué à base de silicone. Il en existe différent type dont les principaux sont les formes en anneaux et en cubes. Il coute en moyenne entre 40 et 60 euros. Il n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Il se commande en pharmacie ou sur des sites internet (mylittlepessaire.fr). Lors de la première consultation, le praticien évaluera la taille du pessaire à mettre en place. Il évaluera avec vous votre dextérité à la gestion de ce dispositif (retrait, mise en place). Dans certains cas les patientes peuvent laisser le pessaire en place plusieurs mois dans leur vagin. Elles consulteront tous les 3 à 6 mois pour vérifier l’absence d’usure du dispositif et la bonne tolérance de ce dernier. Dans d’autres situations, les patientes mettront et retireront elles-mêmes le dispositif à leur convenance. Elles le nettoieront simplement à l’eau et au savon. Chez les patientes ménopausées sans contre-indication aux traitements hormonaux (cancer hormono-dépendants), il vous sera prescrit un traitement par oestrogènes locaux en ovule pour améliorer la tolérance au pessaire. Près de 50% des patientes seront satisfaites de ce traitement et le poursuivront.
En cas d’échec du traitement médical ou de refus, les patientes peuvent avoir recours à un traitement chirurgical. Près de 11 % des femmes bénéficieront au cours de leur vie d’une chirurgie urogynécologique (prolapsus ou incontinence urinaire à l’effort). Selon vos caractéristiques (âge, co-morbidités, santé globale, présence d’une activité sexuelle) différents types de chirurgie peuvent vous être proposés. Avant d’envisager une chirurgie, votre dossier sera discuté conformément à l’arrêté X publié le 22 septembre dernier (mettre le lien vers un pdf) en réunion de concertation pluridisciplinaire avec un chirurgien urologue et digestif. En cas de cas complexe, nous pourrons vous proposer une consultation spécialisée multidisciplinaire dans le cadre du centre fédératif des pathologies pelvipérinéale (mettre lien). Lors de votre consultation, le chirurgien vous expliquera les avantages/bénéfices/risques de chacune des techniques. Une fiche d’information vous sera remise et un delai de réflexion sera nécessaire. Différents examens pourront vous être demandé en pré-opératoire et notamment un bilan urodynamique (lien) et une échographie pelvienne (lien) pour vérifier l’absence d’anomalie sur votre utérus ou vos ovaires.
Parmi les interventions figurent :
- la promontofixation par voie coelioscopique avec mise en place d’une prothèse en polypropylène. Il s’agit d’une voie d’abord chirurgicale mini invasive réalisée soit classiquement soit par voie robot-assitée. Il s’agit d’une des techniques de référence qui est maintenant bien évaluée avec de bons résultats.
- Une chirurgie par voie vaginale autologue. Cela signifie qu’on n’utilisera pas de prothèse dans cette situation. La chirurgie vaginale peut soit être occlusive (fermeture du vagin) pour les patientes n’ayant plus de rapport sexuel avec des risques opératoires importants soit reconstructrice avec une préservation de possibilité des rapports sexuels avec pénétration vaginale