L’incontinence urinaire est une pathologie fréquente touchant 30 à 50% des femmes. De par son caractère honteux, peu de femmes n’osent en parler alors que de nombreuses solutions existent et permettent une amélioration de la qualité de vie.

Définitions

Il existe différents types d’incontinence urinaire :

  • L’incontinence urinaire à l’effort : Il s’agit de fuite d’urine survenant après un effort (toux, sport, éternuement, rire…) sans ressentir de besoin d’uriner avant que la fuite ne survienne
  • L’incontinence urinaire par urgenturie : il s’agit de fuite d’urine au décours d’un besoin urgent d’uriner. Le moment entre la sensation de besoin d’uriner et le moment ou la fuite survient s’appelle le délai de sécurité. Plus il est court plus le risque de fuite est important. Dans de nombreuses situations, les patientes présentent des besoins urgent d’uriner sans fuites, de nombreuses mictions répétées de petites quantité (>8 par jour) et des réveils nocturnes suite à un besoin d’uriner. La présence de ces trois phénomènes s’appelle l’hyperactivité vésicale
  • L’incontinence urinaire mixte : il s’agit de personne présentant à la fois des fuites à l’effort et par urgenturie
Diagnostic

Le diagnostic de l’incontinence urinaire est clinique, basé principalement sur l’interrogatoire. Le praticien pourra vous demander de remplir différents questionnaires de symptômes pour mieux apprécier la sévérité et le type de symptômes (lien vers ICIQ-SF et MHU ou USP). Il pourra également vous demander de remplir un calendrier mictionnel qui pourra permettre de mieux qualifier et quantifier vos fuites, vos apports en boissons et vos mictions. Ce dernier est réalisé sur 3 jours à l’aide de verres doseurs.

Dans certains cas, le praticien pourra être amené à demander la réalisation d’un bilan urodynamique. Avant de réaliser ce bilan, une analyse d’urine (ECBU) devra être réalisée. Ce bilan consiste à insérer des sondes urinaires de très faible calibre dans votre urètre pour analyser les caractéristiques de votre vessie et de votre sphincter urétral.

Traitement

Le traitement variera selon le type d’incontinence urinaire dont vous souffrez.

En cas d’incontinence urinaire à l’effort, le traitement de première intention repose sur de la rééducation périnéale par un thérapeute spécialisé (Sage-femme ou kinésithérapeutes si vous avez déjà accouchée, dans le cas contraire, seuls les kinésithérapeutes seront habilités à vous prendre en charge). Des mesures hygiéno-diététiques, telles que la perte de poids, pourront également permettre une amélioration des symptômes d’incontinence à l’effort. Dans certains cas, la mise en place de dispositif intravaginaux (Diveen/pessaire) permet également d’améliorer les symptômes d’incontinence urinaire à l’effort. En cas d’échec du traitement du traitement médical, une prise en charge chirurgicale pourra être proposée après un délai de réflexion, une information éclairée (lien fiche) et une présentation de votre dossier à une réunion de concertation pluridisciplinaire. Le traitement chirurgical de référence repose sur les bandelettes sous urétrales (TVT ou TVT-O) composée de polypropylène. Dans certaines situations, d’autres possibilités existent telles que les injections d’agents comblants, la pose de ballonnet péri-urétraux, la mise en place de sphincter artificiel. Le passage de votre dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire nous permet de vous proposer le traitement le plus adapté à votre situation. 

En cas d’incontinence urinaire par urgenturie, le traitement de première intention repose sur une perte de poids en cas de surpoids ou d’obésité, sur de la rééducation cognitivo-comportementale. Une prise en charge médicamenteuse de première intention est également possible avec l’utilisation d’anticholinergique qui permettront d’éviter à votre vessie de se contracter de manière intempestive. En cas d’échec l’instauration d’une stimulation du nerf tibiale postérieur (TENS) ou des injections de Botox intravesicale seront des alternatives thérapeutiques.

En cas d’incontinence urinaire mixte, le traitement reposera sur le traitement de la composante prédominante (effort ou par urgenturie).

Lien vers les recommandations françaises

[Postpartum pelvic floor muscle training and abdominal rehabilitation: Guidelines].

Deffieux X, Vieillefosse S, Billecocq S, Battut A, Nizard J, Coulm B, Thubert T.

J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris). 2015 Dec;44(10):1141-6. doi: 10.1016/j.jgyn.2015.09.023.

Synthesis of the guidelines for the treatment of non-neurological urinary incontinence in women].

Hermieu JF, Conquy S, Leriche B, Debodinance P, Delorme E, Boccon Gibod L, Cortesse A, Vidart A, Cour F, Richard F, Cardot V, Berlizot P, Lenormand L, Ragni E, Peyrat L, Yiou R, Ballanger P; Comité d'Urologie et de Pelvipérinéologie de la Femme (Association Française d'Urologie). Prog Urol. 2010 Feb;20 Suppl 2:S94-9. doi: 10.1016/S1166-7087(10)70002-6.

Reco HAS (complications qui paraitront en avril…)

Lien vers les publications de l’équipe

[Pelvic fracture and urogenital dysfunction in women: A literature review].

Gueudry P, Cardaillac C, Gauthier S, Brulefert K, Dochez V, Thubert T. Prog Urol. 2021 Dec;31(17):1167-1174. doi: 10.1016/j.purol.2021.08.042. Epub 2021 Sep 3.

[Impact of hysterectomy on urinary incontinence: A systematic review].

Harendarczyk L, Cardaillac C, Vaucel E, Joueidi Y, Gueudry P, Dochez V, Thubert T. Prog Urol. 2020 Dec;30(17):1096-1117. doi: 10.1016/j.purol.2020.06.002. Epub 2020 Jul 7.

Utility of 2D-ultrasound in pelvic floor muscle contraction and bladder neck mobility assessment in women with urinary incontinence.

Jamard E, Blouet M, Thubert T, Rejano-Campo M, Fauvet R, Pizzoferrato AC. J Gynecol Obstet Hum Reprod. 2020 Jan;49(1):101629. doi: 10.1016/j.jogoh.2019.101629. Epub 2019 Sep 6.

Uterine myomas and lower urinary tract dysfunctions: A literature review.

Mourgues J, Villot A, Thubert T, Fauvet R, Pizzoferrato AC. J Gynecol Obstet Hum Reprod. 2019 Nov;48(9):771-774. doi: 10.1016/j.jogoh.2019.03.021. Epub 2019 Mar 21.