Diabète de type 1 - Symptômes, espérance de vie, avancées majeures… Six réponses à vos questions

Publié le 27 novembre 2025 Mis à jour le 27 novembre 2025

A l'occasion de la Journée mondiale du diabète (14/11/2025), le Dr Sarra Smati-Grangeon, endocrinologue et Pr Samy Hadjadj, chef de service endocrinologie-diabétologie-nutrition du CHU de Nantes ont répondu aux questions des lecteurs de Ouest-France (article à retrouver ici) à propos du diabète de type 1. Découvrez leurs réponses ci-dessous.

Quels sont les premiers symptômes pour détecter le diabète de type 1 chez les enfants ?

Les symptômes les plus spécifiques qui doivent alerter sont l’augmentation de la fréquence des mictions, un enfant propre qui refait pipi au lit par exemple, une soif intense et permanente. Peuvent s’y associer de la fatigue et parfois une perte de poids, plus difficile à mettre en évidence.
 

Comment le diabète de type 1 est-il traité ?

Le diabète de type 1 se caractérise par l’absence de fabrication d’insuline par le pancréas. Le traitement repose sur l’administration d’insuline par voie injectable pour mimer l’action physiologique du pancréas. Les personnes sont traitées par plusieurs injections d’insuline par jour, une toutes les 24 heures et une à chaque repas ou alors par un appareil qui délivre de l’insuline en continu, la pompe à insuline.
 

J’ai entendu parler de greffe d’îlots pancréatiques pour les personnes atteintes du diabète de type 1. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette avancée ? Est-ce que toutes les personnes atteintes du diabète type 1 pourraient en bénéficier à l’avenir ?

Oui, il est maintenant possible de proposer une greffe d’îlots pancréatiques issus d’un donneur décédé à une personne atteinte de diabète de type 1 dans certaines indications. Il y a encore peu de centres en France qui proposent cette prise en charge complexe qui repose sur le prélèvement d’un pancréas,  l’isolement et la préparation des cellules bêtas du pancréatique, l’injection des cellules chez le receveur et la mise en route d’un traitement immunosuppresseur. Il est souvent nécessaire de faire plusieurs greffes avant d’obtenir un résultat. Le but n’est pas de se passer d’injection d’insuline mais de stabiliser un diabète très instable (avec beaucoup d’hypoglycémies sévères par exemple) et en échec de prise en charge plus classique.
 

Est-ce qu’être atteint de diabète de type 1 risque d’avoir une incidence sur l’espérance de vie ?

Le diabète de type 1 a été montré comme associé à une réduction de l’espérance de vie pour de nombreuses raisons. C’est très clair pour les personnes jeunes car le risque de mourir, dans la population générale de personnes jeunes, est heureusement faible. La différence entre avoir ou ne pas avoir un diabète est donc plus flagrante chez les plus jeunes. Cependant, les choses progressent et le différentiel quant à l’espérance de vie se réduit de plus en plus depuis 50 ans, sans doute avec l’amélioration des traitements. Et le meilleur est sans doute à venir avec les nouvelles technologies permettant de bien prendre en charge le diabète de type 1. Mais attention, avoir une maladie chronique est toujours un « désavantage » par rapport à être en pleine santé.
 

Le diabète de type 1 est-il héréditaire ? Quelles sont les probabilités de transmission à son enfant ?

Le diabète de type 1 est plus fréquent quand il y a des cas familiaux mais 85 % des diabètes sont hors contexte familial. De plus, si votre jumeau (vrai jumeau) a un diabète, votre risque de diabète de type 1 est entre 50 et 70 %. Tout n’est donc pas transmis génétiquement. On admet que la mère diabétique de type 1 « transmet » le diabète dans 4 % des cas à son enfant, et que le père diabétique de type 1 « transmet » le diabète dans 8 % des cas à son enfant.
 

Quelles sont les dernières et futures avancées pour soigner le diabète de type 1 ?

Les avancées dans le diabète de type 1 concernent l’amélioration de la compréhension des phénomènes immunitaires. On pourrait imaginer un vaccin contre le diabète. Un travail est aussi en cours pour bloquer les phénomènes immunitaires des personnes non encore diabétiques en train de développer à bas bruit la maladie. Voici donc deux stratégies de prévention. Enfin, on recherche comment greffer des cellules à insuline issues de l’individu, tout en trouvant un moyen pour qu’elles ne soient plus attaquées. Ici, on cherche en effet à guérir le diabète, sachant que les avancées en termes de nouvelles technologies (pompe, capteur et prédiction des réponses glycémiques) sont en plein essor et n’ont pas encore livré tout leur potentiel.