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Cancer du pénis
Généralités
Le cancer du pénis est un cancer rare, il survient chez des personnes le plus souvent âgé (au-delà de 60 ans).
Le facteur de risque principal est l’infection à l’HPV (Human Papilloma Virus) et le manque d’hygiène local favorisé par la présence d’un phimosis (rétrécissement du prépuce).
Diagnostic
Le diagnostic est cliniquement évident avec une lésion papillaire exophytique ou ulcéro-infiltratnte le plus souvent à la base du gland. On recherche une infiltration locale au niveau des corps caverneux et une infiltration régionale au niveau des ganglions inguinaux (pli de l’aine à la racine de la cuisse) de manière bilatérale.
En cas de doute il peut être proposé une biopsie qui se réalise sous anesthésie locale afin d’avoir une confirmation diagnostic.
Bilan d’extension
Dans certains cas, il peut être demandé la réalisation d’une IRM pénienne pour mieux apprécier l’extension et le degré d’infiltration.
L’évaluation du statut ganglionnaire est primordiale puisque l’atteinte ganglionnaire est le principal facteur pronostique :
- Cytoponction ganglionnaire : Dans certains cas une biopsie-ponction d’un ganglion palpé peut se faire lors de la consultation.
- TEP-scanner : Cet examen d’imagerie nucléaire (scanner amélioré) est réalisé en cas de ganglions palpés et permet de faire un bilan d’extension complet.
Traitements
Le CHU de Nantes est un centre expert de référence pour la prise en charge des tumeurs du pénis avec un recrutement régional voire national.
Après discussion du dossier en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire d’uro-oncologie (réunion hebdomadaire au CHU de Nantes) et présentation des options aux patients pour lui remettre un plan personnalisé de soins (PPS), différents traitements peuvent être proposés :
Traitement de la lésion pénienne
L’indication du geste est fonction de l’extension de la tumeur, des possibilités d’exérèse et de reconstruction :
- Chirurgie : Le traitement de référence de la lésion du pénis repose sur un geste chirurgical. Ce geste est au maximum conservateur en réalisant une ablation de la lésion tumorale avec des zones de section en tissu sain à distance de la tumeur. Dans certain cas, la chirurgie ne peut pas être conservatrice et un geste d’amputation partielle (ablation de l’extrémité du pénis) ou une amputation totale (section complète du pénis) doit être réalisée.
- Curiethérapie : Dans quelques cas très sélectionnés, un traitement conservateur peut être proposer. Dans ce cas il est tout de même réalisé un geste chirurgical de circoncision c’est-à-dire une ablation du prépuce. Par la suite les patients sont adressés à un centre de curiethérapie qui consiste à mettre des aiguilles dans la zone tumorale et à l’irradiés avec des rayons X pour détruire la tumeur.
Traitement des aires ganglionnaires
L’atteinte ganglionnaire est le facteur pronostique majeur des tumeurs du pénis. Différentes options de traitement peuvent être proposée en fonction du bilan d’extension et des possibilités thérapeutiques locales :
- Chirurgie (curage ganglionnaire)
- Ganglion sentinelle : En cas de tumeur à risque d’atteinte ganglionnaire et si l’examen clinique ne palpe pas de ganglion, il est réalisé au CHU de Nantes, une recherche de ganglion sentinelle qui permet une meilleure évaluation ganglionnaire en limitant la chirurgie et le risque de complication
- Curage ganglionnaire : Il s’agit d’une intervention chirurgicale consistant à une ablation des ganglions inguinaux (pli de l’aine). Des complications post-opératoires sont fréquentes (infection, écoulement de lymphe, désunion de la cicatrice, …). Elles ne sont pas graves mais peuvent nécessiter de faire des soins locaux (pansements) durant plusieurs semaines
- Radiothérapie externe : La radiothérapie externe sur les aires ganglionnaires peut se discuter en cas de chirurgie (curage ganglionnaire) impossible ou incomplète. Dans ce cas le patient est adressé à un centre de radiothérapie externe.
- Chimiothérapie : En cas d’atteinte métastatique à distance, une chimiothérapie est recommandée. Cette chimiothérapie peut être réalisée avant ou après la chirurgie de curage ganglionnaire.