Généralités

Le cancer de la vessie est fréquent et occupe la 4ème place en nombre de nouveaux cas de cancer par an.
Le facteur de risque principal du cancer de la vessie est le tabac. Certaines expositions professionnelles à des produits toxiques peuvent aussi être responsable du cancer de la vessie (amines aromatiques, hydrocarbures) ou certaines infections urinaires parasitaires (Bilharziose)

Diagnostic

Les cancers de la vessie s’expriment principalement par du sang dans les urines (hématurie). Dans certains cas, le diagnostic est évoqué devant des brûlures urinaires ou des envies plus fréquentes et pressantes d’uriner.           

Le diagnostic repose sur l’exploration de la vessie par une cystoscopie associé à un prélèvement d’urine (cytologie urinaire) à la recherche de lésions ou de cellules cancéreuse.

La cystoscopie est un examen endoscopique qui permet d’explorer l’intérieur de la vessie avec une caméra qui est introduite par le canal par où on urine (urètre). Ce geste se fait en consultation sous anesthésie locale. Cet examen recherche une lésion tumorale d’allure papillaire ou des plaques rouges de la vessie suspectes d’être des lésions cancéreuses.

Bilan d’extension

En cas de découverte d’une tumeur de vessie, le bilan est complété par une uro-scanner c’est à dire un scanner de tout l’appareil urinaire (rein, uretère, vessie) à la recherche d’atteinte plus diffuse.

Traitements

Après discussion du dossier en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) d’uro-oncologie (réunion hebdomadaire au CHU de Nantes) et présentation des options aux patients pour lui remettre un plan personnalisé de soins (PPS), différents traitements peuvent être proposés :

Le premier geste qui est réalisé en cas de suspicion de tumeur de vessie est la réalisation d’une résection endoscopique de la lésion. Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui se fait au bloc opératoire sous anesthésie (générale ou rachi-anesthésie). Elle consiste en passant par les voies naturelles (urètre) à découper par l’intérieur la tumeur permettant ensuite de récupérer les copeaux de résection pour les faire analyser. Au CHU de Nantes, cette intervention est réalisée le plus souvent avec une injection de produit (Hexvix*) dans la vessie permettant de mieux détecter les lésions et permettre un geste le plus complet possible.

Ce geste permet de faire le traitement en retirant la lésion qui est ensuite envoyé pour examen au microscope (examen histologique ou anatomo-pathologique) qui confirme le diagnostic de cancer et le degré d’infiltration de la tumeur dans la paroi vésicale. On distingue ainsi 2 groupes de tumeurs dont la prise en charge et le pronostic sont différents :

Tumeur de Vessie Non Infiltrant le Muscle vésical (TVNIM) :

Il s’agit de tumeur localisée au niveau de la vessie. Le pronostic est bon mais il existe un risque de récidive (60%) ou de progression vers une TVIM (15%). Les TVNIM sont stratifiés en plusieurs sous-groupe en fonction de différents critères. Le traitement est donc adapté en fonction de ces sous-groupes :

  • Surveillance simple : Cela consiste à faire une résection complète de la tumeur puis à faire des contrôles endoscopiques à distance.
  • Instillations endo-vésicales : Pour limiter le risque de récidive et de progression, il est alors instillé dans la vessie 1 fois par semaine pendant plusieurs semaines des produits qui sont soit de la chimiothérapie soit du BCG (immunothérapie avec le vaccin de la tuberculose). Ces traitements sont réalisés dans le service en consultation par une infirmière.
Tumeur de Vessie Infiltrant le Muscle vésical (TVIM) :

Il s’agit de tumeur agressive infiltrant la paroi musculaire de la vessie avec un risque de dissémination métastatique à distance. Le traitement repose sur une association :

  • Chirurgie (Cystectomie) : Il s’agit d’une ablation de la vessie. Chez l’homme, on emporte systématiquement la prostate avec la vessie et chez la femme, on peut emporter l’utérus, les ovaires et la paroi antérieure du vagin. Un geste d’ablation des ganglions autour de la vessie est toujours associé. Par la suite la reconstruction est réalisée soit par une nouvelle vessie avec de l’intestin (entéro-cystoplastie) soit par une poche (stomie de Bricker). Ce geste est réalisé au CHU de Nantes par chirurgie robotique (Robot Da Vinci*, Intuitive Surgical*). L’hospitalisation est réalisée dans le cadre de Réhabilitation Amélioré Après Chirurgie (RAAC).
  • Chimiothérapie : Si la tumeur est localisée sans métastase à distance, le traitement repose avant tout sur une chimiothérapie première (néo-adjuvante) suivi d’une ablation de la vessie (cystectomie). Dans certains cas les patients sont opérés dans un premier temps et reçoivent ou non de la chimiothérapie après la chirurgie. Si la tumeur est d’emblée métastatique (bilan d’extension par scanner complet thoraco-abdomino-pelvien), le traitement repose sur une chimiothérapie puis une réévaluation en fonction de la réponse.
  • Immunothérapie : Des traitements par immunothérapie sont également disponibles dans des indications spécifiques.