Généralités

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme dont le diagnostic et le bilan repose sur une prise en charge urologique spécifique.
Les facteurs de risque du cancer de la prostate sont l’âge (après 50 ans), les facteurs ethniques (plus fréquent chez les afro-antillais) et les antécédents familiaux de cancer de la prostate (1er ou 2ème degré).
 


Diagnostic

Le diagnostic précoce repose sur le toucher rectal et un dosage du PSA (prise de sang). Le PSA est un marqueur prostatique mais qui n’est pas spécifique du cancer de la prostate.

En cas d’anomalie du PSA et/ou du toucher rectal, il est recommandé de faire dans un premier temps une IRM de la prostate (Imagerie par Résonnance Magnétique) qui permet de rechercher une éventuelle anomalie radiologique au niveau de la prostate.

Biopsies de la prostate

Au CHU de Nantes, les biopsies de la prostate sont réalisées en consultation sous anesthésie locale par voie endorectale et sous échographie avec une fusion des images écho-IRM permettant de mieux cibler les biopsies dans la zone cible anormale vue à l’IRM.

Bilan d’extension

En cas de découverte d’un cancer de la prostate, le patient est revu en consultation d’annonce avec, si besoin une infirmière d’annonce et/ou la psychologue. Un bilan d’extension en particulier avec une scintigraphie osseuse peut être prescrite pour savoir s’il existe des métastases à distance.

Nous disposons au CHU de Nantes d’un plateau de médecine nucléaire de pointe nous permettant d’avoir accès à des imageries plus sophistiquées pour le bilan, comme le TEP à la choline ou au PSMA, la TEP-IRM.
 

Traitements

Après discussion du dossier en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire d’uro-oncologie (réunion hebdomadaire au CHU de Nantes) et présentation des options aux patients pour lui remettre un plan personnalisé de soins (PPS), différents traitements peuvent être proposés :

En cas de tumeur localisée les différentes options peuvent être :

  • Surveillance active : cette option est réservée pour les tumeurs à faible risque d’évolution. Cette surveillance active est basée sur un examen clinique, des dosages réguliers du taux de PSA, des IRM et des biopsies de la prostate. On propose un traitement aux patients uniquement en cas d’évolution de la tumeur ce qui représente en moyenne un tiers des patients chez qui on initie une surveillance active.
  • Chirurgie (prostatectomie) : le traitement chirurgical consiste à faire une ablation de la prostate plus ou moins associé à une ablation des ganglions (curage). Les risques sont principalement urinaires (incontinence) et sexuels (perte des érections) mais ne sont pas systématique. Au CHU de Nantes, cette intervention est systématiquement réalisée par chirurgie robotique (Robot Da Vinci*, Intuitive Surgical*). Les patients restent hospitalisés deux à trois jours dans le service. Ils regagnent ensuite leur domicile avec une sonde vésical qui est laissée en place pour une semaine. La sonde urinaire est ensuite retirée à domicile par une infirmière à une semaine postopératoire.
  • Radiothérapie/Curiethérapie : ces traitements consistent à détruire les cellules tumorales par des rayons soit par radiothérapie externe soit par des grains radioactifs implantés dans la prostate (curiethérapie). Ces traitements sont réalisés en collaboration avec les centres de radiothérapie externe de la région. Ces traitements ont des résultats équivalent au traitement chirurgical sur le plan oncologique avec également des effets secondaires urinaires (incontinence) et sexuels (perte des érections) mais qui ne sont pas systématique.

En cas de tumeur évoluée les différentes options peuvent être :

  • Hormonothérapie : ce traitement consiste à faire une castration le plus souvent chimique (c’est-à-dire avec des médicaments) pour arrêter la production et l’action de la testostérone qui alimente le cancer de la prostate. Ce traitement permet de ralentir l’évolution du cancer. Il y a différentes hormonothérapies qui sont administrées soit par des injections soit par voie orale, L’hormonothérapie a démontré son efficacité mais présente des effets secondaires spécifiques (bouffée de chaleur, fatigue, prise de poids, ostéoporose, troubles métaboliques, troubles de la sexualité, …). Au CHU de Nantes, nous avons une consultation spécifique pour le suivi des patients recevant ce traitement afin d’assurer une bonne compliance au traitement et de prévenir et gérer au mieux les effets secondaires.
  • Chimiothérapie : dans certaines formes évoluées du cancer de la prostate on peut proposer en association avec l’hormonothérapie, une chimiothérapie qui est réalisée dans le service d’oncologie médicale.