Le diagnostic

La démarche diagnostique du TDC est pluridisciplinaire. Elle ne peut donc être portée par un seul professionnel et demande la contribution de plusieurs spécialistes de santé́, en lien avec la famille et les enseignants (voir le tableau 1, ci-dessous). Il est indispensable de procéder par une démarche d’exclusion permettant d’écarter toute autre cause pathologique pouvant expliquer le retard ou le déficit de développement moteur (INSERM, 2019). Le diagnostic repose sur différents examens, sélectionnés en fonction du profil et des antécédents de l’enfant. Le but n’est pas de cumulé les bilans si ces derniers ne sont pas nécessaires à la compréhension du profil développemental du patient. En plus de l’observation clinique, le diagnostic repose sur des tests standardisés et normés permettant la comparaison des acquisitions et des exécutions de l’enfant à son groupe d’âge. Le diagnostic est posé par le médecin, suite à la synthèse des éléments recueillis par les différents professionnels et acteurs qui accompagnent l’enfant. En fonction de la complexité et de la sévérité du trouble et de la situation de l’enfant, le Centre Référent des Troubles d’Apprentissage CRTA peut être mobilisé.

Cette démarche diagnostique a pour but de mettre en place des prises en charge, de prévenir et atténuer les retentissements du trouble sur la vie de l’enfant.

Indices cliniques *

Examens médicaux

Bilans pluridisciplinaires

Observations pédagogiques des enseignants (+ questionnaires)

Éléments d’anamnèse recueillie auprès de la famille sur le développement de l’enfant et la vie quotidienne (+ questionnaires)

Examen médical général

Examen neurologique

Examen ophtalmologique

Examen orthoptique

Examen ORL

Bilan neuropsychologique

Bilan psychomoteur

Bilan ergothérapeute

Bilan orthophonique

* Comme cela est mentionné́ par le critère B du DSM, les signes d’appel doivent interférer avec la vie quotidienne ou scolaire, sociale ou de loisirs de la personne ce qui signifie qu’ils fassent l’objet d’une plainte de la part de la personne elle-même ou de son entourage. D’où l’importance à cette étape de prendre des informations auprès de plusieurs acteurs autour de l’enfant pour savoir si la ou les difficultés se retrouvent dans plusieurs situations.

L’examen neuropsychologique permet :

  • De situer le niveau de fonctionnement cognitif global (tests psychométriques),
  • De préciser le fonctionnement cognitif par l’évaluation de fonctions cognitives spécifiques : attention, fonctions exécutives, mémoire... (tests neuropsychologiques)
  • D’apprécier les composantes émotionnelles, relationnelles et de la personnalité́ (entretiens, observations, tests projectifs, questionnaires).

Au CRTA, le bilan se déroule sous la forme d’un entretien puis d’un examen clinique et de tests, destinés à étudier le fonctionnement du système nerveux. Des tests dits "psychométriques" (mesurant les compétences et difficultés de l’enfant) sont également effectués. Le bilan peut être complété par un bilan pédopsychiatrique, pour rechercher d’éventuels troubles du développement affectif ou psychologique (anxiété, état dépressif).

Le bilan psychomoteur comprend la réalisation d’un entretien parents/enfants, l’observation spontanée de l’enfant, la passation d’épreuves et de tests étalonnés. On va évaluer la façon dont le corps est engagé dans l’action et observer de la façon dont le corps est engagé dans la relation à autrui . (lien psychomotricité à venir)

Le bilan orthophonique permet explorer tous les aspects du langage et de la communication : le langage oral, l’expression et la compréhension ; le langage élaboré́ ; le lexique... ; le langage écrit, la lecture, l’orthographe, la compréhension... mais également le calcul et le raisonnement logico- mathématique ; les compétences méta- phonologiques...

L’examen ergothérapique permet d’évaluer de manière qualitative et quantitative les fonctions sensorimotrices, gestuelles (praxies), la motricité́ fine, le graphisme, les manipulations d’outils scolaires, les habiletés visuo-spatiales et visuo-constructives. Il permet de mesurer l’autonomie dans la réalisation des actes de la vie quotidienne et scolaire.

Un bilan ophtalmologique et orthoptique pour détecter des anomalies de la motricité des yeux ou un trouble de la vision.


 

Les prises en charge possibles

Compte tenu de l’hétérogénéité des symptômes de ce trouble, il est important que la prise en charge soit adaptée et singulière aux besoins de l’enfant. Elle sera donc non seulement personnalisée, mais également pluridisciplinaire et pourra faire intervenir plusieurs professionnels dont : le psychomotricien, l’ergothérapeute, l’orthophoniste, l’orthoptiste et le psychologue. Le partenariat entre les professionnels et l’école est important afin de coordonner les interventions auprès de l’enfant.

Tous ces professionnels œuvrent dans l’intérêt de l’enfant afin de lui permettre un accès aux apprentissages et de favoriser son épanouissement psychocorporel et améliorer son autonomie. Il est important de garder à l’esprit qu’une fatigabilité est souvent présente pour ces enfants, il est nécessaire de prioriser ses besoins pour ne pas surcharger son emploi du temps.

 

Les dispositifs de l’Education Nationale

Que le diagnostic soit posé ou suspecté, plusieurs adaptations scolaires sont possibles.

Les difficultés nécessitant des aménagements peuvent faire l'objet d'un Plan d'Accompagnement Personnalisé (PAP) avec le médecin scolaire, les parents et l'enseignant sous l'égide du directeur. Un PAP sera envisagé également si le retentissement est moins important et que des dispositions simples permettent de contourner les difficultés motrices.

Un projet personnalisé de scolarisation (PPS) est souvent nécessaire lorsque le retentissement touche la vie scolaire et/ou la vie en dehors de l'école ; il doit être demandé par les parents à la MDPH. Il permet de formaliser, en fonction du retentissement scolaire :

  • La nécessité d'aides humaines (AESH),
  • D’adaptations des enseignements (privilégier l'oral, réduire l'écrit par des photocopies, aménager les contrôles...),
  • D’aides techniques ou de matériel spécialisé pour pallier les difficultés graphiques, orthographiques, et en géométrie (ordinateur avec logiciels adaptés).

L'absence de retard scolaire n'empêche pas le recours à un PAP et/ou PPS.

Les progrès de l'enfant avec les aménagements et rééducations seront suivis au cours d'équipes régulières de suivi de la scolarisation avec l'enseignant référent, les parents, les rééducateurs, l'AESH, en lien avec le médecin référent, pour un ajustement à ses capacités et difficultés.
Dans le cadre d’un trouble sévère, et si les aménagements proposés ne permettent à l’enfant de dépasser ses difficultés, une scolarisation adaptée peut être envisagée en classe spécialisée (ULIS…).


 

Les aménagements

DIFFICULTES RENCONTREES

AMENAGEMENTS /OUTILS DE COMPENSATIONS

Compenser les difficultés

Fractionner le travail ou l’activité

Structurer le temps et l’espace (emploi du temps,

Proposer des supports avec toujours la même mise en forme

Limiter l’exploration visuelle d’informations

Libérer les ressources cognitives

Limiter la copie le plus possible

Proposer des supports à compléter ou numériques

Faciliter l’accès aux connaissances

Utiliser des codes couleur pour les cahiers, la numération, …

Proposer des présentations concises et épurées pour éviter la surcharge d’informations

Maintenir une bonne estime de soi

Valoriser les connaissances, la curiosité et l’imaginaire

Maintenir les temps récréatifs

Préserver le goût d’apprendre

Autonomiser l’enfant en responsabilisant par des missions évolutives