Adolphe Bobierre (1823-1881)

Publié le 19 avril 2011 Mis à jour le 21 avril 2011

Cet éminent chimiste et pharmacien dirige l'école des sciences et des lettres de Nantes est aussi membre du jury de médecine.

Né à paris en 1823, Adolphe Bobierre fait ses études au Lycée Charlemagne. Préparateur à l'école primaire supérieure de Paris à 19 ans, il est ensuite l'assistant du grand chimiste organicien Jean-Baptiste Dumas qui sera ministre de l'Agriculture et du Commerce puis de l'Instruction. Il fait des études de pharmacie à Marseille et une thèse sur les phénomènes électrochimiques qui caractérisent l'altération des alliages par l'eau de mer.

Directeur d'usine
En 1846, il s'installe à Nantes et dirige une usine chimique située route de Rennes. Nommé au conseil d'hygiène et de salubrité de Loire-Inférieure où il est en relation avec Ange Guépin, il publie en 1847 une étude sur les eaux de la Loire et de l'Erdre.

Analyse
J-B. Dumas et le préfet Gauja demandent à Adolphe Bobierre d'effectuer le contrôle du noir animal qui est largement utilisé dans les raffineries de sucre pour décolorer la mélasse. Ce produit qui devait comporter 75% de phosphate chaux était l'objet de nombreuses fraudes. En effet, il était utilisé en agriculture comme engrais.

Le premier laboratoire français d'analyses agricoles
Le premier laboratoire français d'analyses agricoles est créé à Nantes en 1852, près du boulevard Victor-Hugo. Professeur de chimie à l'Ecole des Sciences et des Lettres dès sa création en 1855, Adolphe Bobierre en sera  le directeur de 1866 à 1881, date de son décès. En quinze ans l'activité aura été multipliée par trente.

En 1856, il reçoit la médaille de la Société d'encouragement de l'Industrie fondée par J.Thénard patron de Dumas, pour sa contribution à la lutte contre la fraude ; on le surnommera le « Pierre l'Ermite des engrais ». A partir de 1858, A. Comte et A. Bobierre professeurs à l'ESSL font partie du jury de médecine qui a remplacé le jury de santé.

Andouard, pharmacien et professeur à l'école de médecine prononcera l'éloge de Bobierre lors de la séance de rentrée universitaire de 1882.