A quoi ça sert de se faire vacciner lorsque l'on a été infecté ?

Une personne infectée par le SARS-CoV-2 est immunisée et ainsi protégée contre la maladie Covid-19 pendant environ 1 an (ce que l’on peut dire avec le recul actuel). Il s’agit d’une protection très forte contre les formes sévères de la maladie, mais d’une protection seulement partielle contre la maladie bénigne, l’infection asymptomatique, et donc contre le risque de transmission. De plus, les personnes ayant un antécédent d’infection par un variant « historique » sont peu protégées contre certains variants (le variant Bêta ou « sud-africain » par exemple, ou dans une moindre mesure le variant Delta). Et les personnes infectées par le variant Delta seront peut-être mal protégées contre le variant Omicron… Des études ont montré que vacciner des personnes ayant fait l’infection à SARS-CoV-2 permettait de multiplier par 100 à 1000 les taux d’anticorps protecteurs, d’augmenter les cellules immunitaires mémoire et d’élargir la réponse immunitaire à tous les variants connus jusque-là (il n’y a pas encore de données avec le variant Omicron). En revanche, ces mêmes études ont montré que vacciner avec 2 doses ne faisait pas mieux que vacciner avec une seule dose les personnes ayant eu le Covid-19. Toutes ces personnes sont éligibles à une dose de rappel à distance, compte tenu de la baisse de l’immunité observée au fil des mois.

Le vaccin a-t-il un impact sur notre immunité naturelle ?

La réaction immunitaire déclenchée par le vaccin n’est pas artificielle. Même la protéine « S » produite suite à la vaccination n’est pas artificielle : nos cellules l’ont fabriquée grâce au code génétique du vaccin ; comme elles l’auraient fabriquée grâce au code génétique du virus lui-même. Ce mimétisme très fort explique l’exceptionnelle efficacité des vaccins ARN et à adénovirus. En revanche, avec la vaccination par rapport à l’infection, il manque la reconnaissance d’autres parties du virus que la protéine « S », dont le rôle dans le développement de la protection est plus accessoire. La perte d’efficacité des vaccins au fil du temps a été source de déception ; elle était pourtant prévisible car l’immunité naturelle contre le SARS-CoV-2 s’estompe également et parce qu’on sait que l’immunité naturelle contre les coronavirus « bénins » n’est que transitoire (vis-à-vis de l’infection mais plutôt prolongée vis-à-vis des infections graves). Le vaccin n’interfère pas sur notre immunité naturelle vis-à-vis d’autres menaces, de nature infectieuse ou autre.