Simon, physicien et chercheur au CHU de Nantes



Pouvez-vous nous expliquer votre métier et votre champ de recherche 
 

Je suis un physicien, chercheur dans le domaine de la reconstruction d’images de tomographie par émission de positons (TEP). Le TEPscan dans le langage médical, est une modalité d’imagerie permettant de suivre l’évolution d’une molécule radiomarquée injectée au patient. Il est notamment utilisé en oncologie. Le scanner TEP détecte les rayonnements issus de la molécule. La fabrication d’une image de qualité à partir de ces rayonnements est un réel challenge et constitue le champ de recherche dans lequel je travaille.


Comment et pourquoi avez-vous choisi ce métier ? 

Au cours de ma deuxième année de master de physique à Rennes, nous avons eu plusieurs intervenants professionnels venant de divers domaines dont Thomas Carlier, physicien médical dans le service de médecine nucléaire du CHU de Nantes. Il venait nous parler de modèles de simulations particuliers appliqués à la TEP. J’ai trouvé ce domaine particulièrement intéressant et c’est cette rencontre qui a orienté le choix de mon stage de fin d’études et mon parcours.


Vous avez un parcours d'excellence, Comment êtes vous arrivés jusqu'au CHU de Nantes ? 

J’ai suivi un parcours universitaire entre physique et informatique à Rennes. Suite au stage de master en 2007, j’ai effectué ma thèse de science à l’université Paris XI dans un laboratoire pluridisciplinaire de l’institut national de physique nucléaire et physique des particules (IN2P3). Après avoir soutenu en 2010, j’ai effectué un post-doctorat de 3 ans dans le Service Hospitalier Frédéric Joliot du commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Orsay où j’ai été recruté comme chercheur. J’y suis resté 6 ans avant de rejoindre le CHU de Nantes en septembre 2019.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le CHU ? Des surprises en arrivant ?
 

Pendant ma thèse, nous avons eu une collaboration fructueuse avec Thomas Carlier sur un sujet d’intérêt commun. J’ai souhaité me rapprocher de la région Bretagne et j’ai été attiré par la très forte dynamique de recherche autour du service de médecine nucléaire du CHU et de tous les partenaires Nantais. En intégrant le service de médecine nucléaire, la surprise a été de me retrouver immergé dans l’activité clinique d’un environnement hospitalier. J’étais habitué à travailler dans un couloir de bureaux auparavant. Je me rends compte aujourd’hui que ma position proche de l’application finale de l’imagerie TEP est une chance ; le dialogue avec les équipes cliniques est très enrichissant et cela me permet de prendre du recul sur mes activités de recherche parfois très techniques.

Concrètement au CHU de Nantes, pouvez-vous nous dire en quelques mots sur quoi vous travaillez ?
 

Nous travaillons actuellement sur la mise en place d’acquisitions TEP double-traceur.  L’idée générale est simple : on injecte deux molécules différentes au patient en même temps pour effectuer deux examens en un seul. Cela permet d’avoir plus d’informations pour mieux caractériser la maladie en une seule visite. Le problème est qu’il est physiquement impossible de discerner les deux molécules à partir de leurs rayonnements. Nous devons alors réaliser un examen TEP dynamique pour exploiter les signaux temporels des deux molécules afin de reconstruire des images distinctes de chaque molécule. 


Qu'est ce qu'on peut vous souhaiter ? 
 

De continuer à être entouré de gens passionnants venant de divers horizons. Le domaine de l’imagerie nucléaire est pluridisciplinaire et fait intervenir beaucoup de spécialités. Tout ce travail se fait systématiquement en équipe, avec un rôle prépondérant des post-doctorants, des doctorants et des stagiaires que nous encadrons. Je souhaite que nous puissions continuer à susciter des vocations.