Les vaccins ont-ils été fabriqués trop vite ?

Pourquoi a-t-il suffi d’1 an alors qu’il en faut généralement 10 pour commercialiser un vaccin ?

Parce que l’agent infectieux a été identifié en quelques jours seulement alors qu’il fallait autrefois des mois, voire des années pour identifier et « déchiffrer » un nouveau virus.

Parce qu’on disposait déjà de connaissances sur l’immunité anti-coronavirus, largement étudiée à l’occasion d’épidémies de virus « cousins » : en 2002-2003, le SARS-CoV en Chine et en 2012, le MERS-CoV en Arabie Saoudite. Cela a permis d’économiser un temps précieux.

Parce que la production d’ARN messager pour fabriquer un vaccin prend quelques jours seulement au lieu de temps beaucoup plus longs pour fabriquer un vaccin classique.

Parce qu’un effort scientifique et financier sans précédent a été déployé. La mobilisation des équipes de recherche et des États ont facilité et accéléré le développement, la fabrication et la distribution des vaccins.

Parce que les essais cliniques ont été menés en un temps record : les différentes étapes du développement clinique des vaccins, permettant d’évaluer l’innocuité et l’efficacité des vaccins, se sont très rapidement succédé, voire chevauchées, en accord avec les autorités réglementaires de santé. Les volontaires ont été très rapidement recrutés puisque beaucoup de monde était motivé pour recevoir un vaccin le plus vite possible. Les gros essais cliniques ont été menés en un temps record puisque l’épidémie battait son plein. Les processus de collecte et d’analyse des données ont été considérablement accélérés et les « temps morts administratifs » éliminés. Enfin, les agences de régulation ont eu accès aux résultats d’efficacité et de sécurité des vaccins 2 mois après que les participants des essais cliniques ont reçu leur vaccination complète alors qu’en temps normal, elles auraient dû attendre plus d’un an, que l’essai clinique soit complètement terminé.