Efficacité d’une intervention conjointe médecin généraliste - pharmacien d’officine sur la déprescription de benzodiazépines chez la personne âgée

Les benzodiazépines sont bien connues pour leurs actions anxiolytique, hypnotique ou anti-convulsivante. Bien que cette classe de médicaments soulage les symptômes du trouble de l’anxiété et de l’insomnie, elle n’en traite pas pour autant les causes. La durée de traitement recommandée est la plus courte possible, 12 semaines maximum pour les anxiolytiques et 4 semaines pour les hypnotiques. Au-delà de ces durées, les effets favorables des benzodiazépines s’atténuent et des effets secondaires peuvent survenir (troubles cognitifs, troubles de l’équilibre, dépression…). Néanmoins, il n’est pas rare que les patients y soient tout de même attachés : une dépendance s’installe rapidement, et il devient difficile pour eux d’arrêter.
Leur prescription peut être maintenue pendant de nombreuses années, du fait de multiples contraintes : absence de réévaluation, manque de temps, pression du patient, méconnaissance des alternatives thérapeutiques.

La déprescription des benzodiazépines fait l’objet d’actions nationales à destination des professionnels de santé afin de faire évoluer les pratiques et de favoriser le bon usage, mais aucune d’entre elles ne cible directement le patient. La collaboration entre médecins généralistes et pharmaciens d’officine apparaît comme une solution pertinente afin d’accompagner les patients dans l’arrêt de la prise de benzodiazépines lorsque celle-ci n’est plus indiquée.

Le projet BESTOPH-MG (porteur scientifique : Dr Jean-François Huon, pharmacien au CHU de Nantes) financé dans le cadre du Programme de recherche sur la performance du système des soins de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) de 2021 a pour objectif d’évaluer l’efficacité sur la déprescription de benzodiazépines, à 12 mois d’une intervention personnalisée conjointe du médecin généraliste et du pharmacien d’officine par entretien motivationnel chez les personnes âgées, par rapport à la prise en charge habituelle. Les entretiens motivationnels sont réalisés par les pharmaciens d’officine. Une formation à cette technique est proposée aux pharmaciens participants (même à ceux du bras contrôle, en fin d’étude). A ce jour, 28 binômes médecin-pharmacien ont déjà été créés dans les Pays de La Loire sur les
40 binômes prévus.

 

Si vous êtes médecin généraliste ou pharmacien d’officine et intéressés pour prendre part à ce projet de recherche, vous pouvez contacter :

Emilie Guégan pour les contacts avec les médecins (animatrice du réseau de recherche en soins primaires) : emilie.guegan@chu-nantes.fr

Alexandra Gallin (pharmacienne) pour les contacts avec les pharmaciens : alexandra.gallincastagne@chu-nantes.fr