Jean-Baptiste Augustin Darbefeuille (1756 – 1831)

Publié le 20 avril 2011 Mis à jour le 21 avril 2011

Professeur agrégé d'anatomie pathologique, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie.

Fils d'un maître-tailleur, Jean-Baptiste Augustin Darbefeuille naît quai de la Fosse, cinquième d'une fratrie de treize. Il fait ses études à l'Oratoire, guidé par son frère Michel qui sera grand vicaire de l'évêque Minée.

Chirurgien de l'ancien régime
A vingt ans, il est apprenti auprès de Maître Guichard, chirurgien et professeur d'opérations à Saint-Côme pendant trois ans puis il va à Paris avec Desault. Reçu Maître à Nantes en 1785, il s'installe à Vallet pendant deux ans, épouse la fille de Maître Guichard et revient à Nantes en 1787 où il crée une école privée rue du Pertuis Morel; il enseigne la pathologie chirurgicale et la thérapeutique. En 1790, il obtient de suivre la visite de Bacqua à L'hôtel-Dieu avec ses élèves... En 1789, il devient chirurgien de la Maison des Orphelins, il organise un cours privé de médecine où il enseigne l'anatomie, la physiologie, la pathologie, la thérapeutique car il estime que le programme de l'Ecole officielle est incomplet.

Polyvalent à la révolution
En 1793, il est tout d'abord arrêté pour des raisons politiques puis, sorti, de prison, il est marqué par l'insurrection Vendéenne et une grande épidémie de typhus. Les prisons sont pleines, les médecins se dépensent sans compter. Guillaume Laënnec et Darbefeuille,  "bleus", font libérer Bacqua, "blanc", qui a été emprisonné.
En 1795, Darbefeuille est officier municipal puis député de Nantes à la Convention et membre du jury de Santé. Nommé en 1797 chirurgien chef de l'hôtel-Dieu, il y transfère l'école centrale de Nantes (jusqu'en 1807). En 1798, il est co-fondateur de l'institut Départemental des Sciences et des Arts (ancêtre de la Société Académique); il améliore avec Guillaume François Laënnec l'hygiène des salles de l'hôtel-Dieu. Il est de plus chirurgien-chef pour la marine.

Fervent de l'empire
En 1808 à l'ouverture du cours d'instruction médicale, il enseigne la pathologie et la clinique chirurgicale. Il passe la même année sa thèse "Prospectives sur la médecine" à Paris et en 1810 il est licencié es-lettres. Souvent en conflit avec ses collègues et l'administration, il opère (150 caractères, la pierre) et en plus de l'hôtel-Dieu fait des visites bénévoles au Sanitat.

Victime de la restauration
En 1816, il est révoqué avec Laënnec en raison de ses opinions politiques et remplacé par Velpeau; il est exilé pendant quelques mois à Orléans et, à son retour, crée en 1818 avec son gendre Charryau, une maison de soins privée. En 1819, il est réintégré dans tous ses titres. A la suppression des chirurgiens-navigans, il écrit "Un Médecin de papier pour les capitaines de navires".
A 74 ans, en 1830, il démissionne et demande à ce que son gendre puisse lui succéder. Il meurt l'année suivante.
Une petite impasse au dessus du port perpétue son souvenir.