Unité mobile d'assistance circulatoire (Umac) pédiatrique
Publié le 20 octobre 2015–Mis à jour le 8 octobre 2019
Une unité mobile se tient prête à aller chercher les enfants en détresse cardiaque ou respiratoire pour les acheminer en sécurité vers le CHU de Nantes, reliés à un appareil de circulation extracorporelle.
Le CHU de Nantes est lié par convention avec les hôpitaux du Grand Ouest pour faire se déplacer une unité mobile d’assistance circulatoire (Umac) pédiatrique, afin de prendre en charge les enfants nécessitant une hospitalisation dans le service de réanimation pédiatrique spécialisée de Nantes mais dont l’état ne permet pas de les transporter en sécurité.
Quelques cas annuels Les cas où l'intervention de l'unité mobile est nécessaire représentent une dizaine par an. Il s'agit d'enfants souffrant de maladies graves du cœur ou des poumons et se trouvant en détresse respiratoire aiguë ou en état d'insuffisance cardiaque. "Dans les régions Pays de la Loire et Bretagne, le CHU de Nantes est le seul à disposer d'un service de chirurgie cardiaque pédiatrique, apte à prendre en charge ces jeunes patients, qui nous sont alors adressés par les centres confrontés à une impasse thérapeutique. D’où l’idée de créer cette structure, qui a des équivalents à Marseille et Bordeaux explique le Dr Carine Pavy, chirurgien cardiopédiatrique responsable du projet. Il arrive malheureusement que le patient décède avant son arrivée. .» Une équipe mobilisée en 30 minutes Désormais, les services de réanimation néonatale et pédiatrique du Grand Ouest travaillent en réseau avec le service de réanimation pédiatrique de Nantes. Si un transfert s’avère nécessaire et qu’il requiert la mise en place d’un Ecmo (ExtraCorporeal Membrane Oxygenation), l’équipe d’astreinte est mobilisée en 30 minutes. Matériel et personnel (chirurgien cardiopédiatrique, perfusionniste, instrumentiste, anesthésiste) embarquent à bord d’un véhicule mis à disposition par le Samu 44 vers l’hôpital où se trouve l’enfant. Le véhicule revient à Nantes, l’équipe et le patient utilisent pour le retour un véhicule Samu de l’hôpital où ils se sont rendus. Entretemps, ils auront connecté l’enfant à la machine qui pallie son insuffisance cardiaque ou respiratoire et lui permettra de supporter le transfert puis, si nécessaire, l’intervention : "La pose de l'appareil doit absolument être effectuée par une équipe aguerrie, explique Jérémy Bihannic, perfusionniste, qui gère la machine. C'est une opération compliquée qui doit être réalisée très rapidement et impérativement par un chirurgien cardiopédiatrique. Le réglage de l'appareil nécessite de l'expérience, il est lié à l'hémodynamique spécifique de chaque enfant. Cette assistance permet de pallier la défaillance cardiaque en jouant le rôle de pompe à la place de l'organe défaillant, et permet aussi l'oxygénation du sang lorsque les poumons ne sont plus en mesure de l'assurer. Ainsi, on peut stabiliser l'enfant avant le voyage, puis le maintenir en réanimation avec la machine durant le temps nécessaire pour permettre à son organisme d'être en mesure de supporter une intervention, ou simplement le temps que le traitement agisse."
Première sortie, première victoire Le 10 juillet 2015, la nouvelle unité mobile d’assistance circulatoire pédiatrique a effectué sa première sortie pour aller chercher à Rennes un nouveau-né dont l'état nécessitait un transport urgent sous assistance. Jérémy Bihannic tient à souligner le soutien important de l'équipe sur place : "Un médecin anesthésiste et un infirmier nous ont aidés à installer l'enfant dans le véhicule, un soutien logistique précieux car nous ne sommes pas urgentistes et peu familiarisés avec les ambulances du Samu." L'enfant souffrant d'une cardiopathie devait subir une transposition des gros vaisseaux. Après son transfert et quelques jours d'attente, l'intervention a été réalisée avec succès. Le bébé est sauvé.