salle interventionnelle en chirurgie vasculaire

Publié le 13 novembre 2014 Mis à jour le 20 janvier 2015
Le service de chirurgie vasculaire du CHU de Nantes (hôpital Nord Laennec) est le premier service universitaire en France désormais doté pour son usage exclusif d’une salle d’opération "hybride" ou "interventionnelle". Les salles hybrides sont ainsi baptisées car elles associent à une salle d’intervention chirurgicale un système de radiographie perfectionné, pour pratiquer des interventions de pointe et mini-invasives.

Un large éventail d'interventions complexes
Ce type de salle permet de répondre aux besoins des chirurgiens vasculaires lorsqu’ils sont amenés à traiter les patients souffrant d’une artérite périphérique ou d’anévrysmes aortiques.
Suspendu au plafond, le système de radiographie se déplace latéralement et longitudinalement pour pratiquer un large éventail d’interventions endovasculaires et hybrides complexes. L’accès au patient est possible des deux côtés pour les chirurgiens et l’intervention du médecin anesthésiste est facilitée, comme l'explique le Pr Yann Gouëffic, chef du service de chirurgie vasculaire : "Les anesthésistes sont localisés au niveau du poste de commande et ne doivent pas rester en permanence en salle afin de profiter de la radioprotection du poste de commande. Cependant ils doivent être aussi à proximité du patient afin d'intervenir au niveau du respirateur ou du patient lui même. Or peu de salles hydrides/ interventionnelles prennent en compte ces paramètres et le parcours de l'anesthésiste pour atteindre son respirateur ou le patient ressemble plutot au parcours du combattant: enjamber le capteur plan, faire le tour complet de la salle...
Dans notre cas, la tête du patient et le respirateur se situent juste en sortie de poste de commande. De plus il y a un contrôle visuel direct du patient depuis le poste de commande et enfin des écrans répétiteurs dans le poste de commande reprennent l'enregistrement des paramètres du respirateur."


Une dosimétrie réduite
L’équipement embarque les dernières technologies d’acquisition 3D, de fusion d’images radiologiques et scanner, ainsi qu’un échographe. La dosimétrie sera réduite drastiquement par l’utilisation de logiciels toujours plus puissants et évolués.

Lors d’opérations de chirurgie ne nécessitant pas l’utilisation de radiologie, le système est positionné loin de la table, l’espace autour de patient est alors libéré dans des conditions d’asepsie optimum.

La particularité de la salle installée au CHU de Nantes est d’être entièrement dédiée aux interventions vasculaires et non partagée avec d’autres spécialités comme cela se pratique ailleurs : "Lorsqu’elles sont partagées, ces salles ne sont utilisées par chaque service que pour certaines interventions. Nous utiliserons la nôtre quotidiennement, de façon usuelle, même pour des gestes classiques, que nous pourrons pratiquer avec un meilleur confort et de meilleurs résultats pour le patient, explique le Pr Yann Gouëffic. Nous pourrons nous approprier cette salle et y appliquer les nombreuses évolutions intervenues au cours des vingt dernières années dans notre spécialité. En effet, aujourd’hui, 80% de la chirurgie vasculaire est interventionnelle, c’est-à-dire qu’elle se fait par l’utilisation de procédures endovasculaires, utilisant le canal des vaisseaux sanguins, sous contrôle radiographique. Cela peut éviter l’hospitalisation, l’anesthésie générale, les cicatrices, la douleur... Mais nécessite un équipement de première qualité."

reconstruction 3D d'une endoprothèse branchée pour le traitement d'un AAA
Sécurité des soins et radioprotection
Pour Mikaël Deslandes, ingénieur biomédical, "Ce nouvel équipement réussit la synthèse entre les contraintes architecturales du bloc opératoire et celles liées à l’installation d’un système de radiologie interventionnel. L’ergonomie de la salle a été très étudiée, le tout pour une plus grande sécurité des soins et une meilleure radioprotection, pour le patient et les personnels."

La salle interventionnelle vasculaire permettra :
  • d’accroître la performance des actes en permettant au praticien de réaliser son geste dans des conditions de sécurité et de réussite optimum;
  • le développement de l’innovation : développement de nouvelles techniques diagnostiques et thérapeutiques;
  • de communiquer : retransmission de cas cliniques en direct.


L’acquisition et l’installation de la salle hybride s’inscrivent dans le cadre d’une restructuration et rénovation complète du plateau d’imagerie de l’hôpital Nord Laennec, incluant l’acquisition d’un nouveau scanner et d’un appareil d’IRM de dernière génération. Dans la perspective de la création d’un nouvel hôpital, le CHU de Nantes maintient son niveau d’équipements de pointe.

Données techniques
La salle réunit une salle d’examen, une salle de contrôle, un local technique, l’ensemble occupant une surface de 60 m2

Coût de l’équipement
Équipement « Flexmove » (Philips) : 840 000 €
Travaux : 602 000€
Total : 1 442 00€

Le reportage de Télénantes :