Publié le 25 juillet 2008 – Mis à jour le 7 avril 2011

Certains risques généraux sont favorisés par le séjour en réanimation et communs à tous les patients, comme l'infection, les troubles psychiques transitoires (agitation, confusion); d'autres sont plus particulièrement liés au patient et à sa pathologie.

Les malades en situation postopératoire, après une chirurgie lourde et qui requièrent la réanimation, ont comme particularité de moins bien se défendre contre le stress, la douleur et l'infection. Nous adaptons le traitement du stress et de la douleur à chaque cas particulier pour en minimiser les conséquences. Cela justifie que nous choisissions de maintenir les patients légèrement endormis (sédation) et sous analgésiques puissants pendant la phase aiguë pour préserver leur confort. L'analgésie peut être auto administrée par le patient à l'aide de pompe intra-veineuse spéciales appelées PCA.  Les contacts sont alors rendus difficiles, mais redeviennent normaux lorsque la situation s'améliore et que nous arrêtons la sédation.

L'infection est un risque constant, qui est d'autant plus important que le terrain est pathologique et que la réanimation se prolonge chez un patient fragile. Elle est due le plus souvent aux propres germes dont le malade est porteur (comme tout être vivant), mais qui, dans ce contexte, franchissent ses barrières naturelles. Dans certains cas, ils proviennent de l'extérieur.

Afin de limiter ces risques infectieux, nous sommes très rigoureux dans la définition et la réalisation de nos procédures de soins. Nous insistons sur les mesures d'hygiène et vous les imposerons. Cela explique que les fleurs soient interdites en réanimation et que l'on vous demande de porter des tenues spéciales, mais aussi de vous laver les mains. Ces risques ne peuvent malgré tout être réduits à zéro et augmentent avec le temps passé en réanimation, avec la gravité du patient. Par exemple, on sait que près de 100% des malades ventilés artificiellement pendant plus de trois semaines, auront une infection respiratoire. C'est une complication inévitable liée au contact prolongé des voies respiratoires du patient avec l'environnement extérieur, du fait des tuyaux et du respirateur. Notre action consiste à diagnostiquer et traiter au mieux ces problèmes qui n'ont le plus souvent pas de conséquence majeure.

Nous ne souhaitons pas vous inquiéter outre mesure, mais ces quelques points doivent être mentionnés car c'est la réalité.