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Nantes : une campagne de sensibilisation à l’AVC de l’œil
du 6 octobre 2022 au 30 juin 2023
Le 29 octobre marque la journée mondiale de prévention de l’AVC. En 2022 à Nantes, cette date est l’occasion de lancer une campagne d’information sur le risque d’AVC de l’œil et la nécessité, si les symptômes surviennent, de prévenir rapidement le 15 pour une prise en charge urgente.
En effet, une occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR), ou « AVC de l’œil » est suspectée lors d’une cécité brutale d’un œil, sans douleur ni rougeur ; et celle-ci peut indiquer l’imminence d’autres complications vasculaires, notamment d’AVC.
En cas d’AVC, comme en cas d’OACR, il est urgent d’agir
Le délai de prise en charge est court, 4h30, et il conditionne l’efficacité du traitement. En cas de suspicion, le bon réflexe est de contacter immédiatement le 15. Les équipes sont formées pour orienter au mieux selon les symptômes, grâce à une concertation entre le Centre 15, les urgences, l’ophtalmologue et le neurologue au sein du CHU-Nantes.
Cette prise en charge est primordiale pour tenter de réduire le risque de cécité définitive mais aussi pour rechercher la cause et mettre en place les traitements pour prévenir d’autres accidents cardio-vasculaires ultérieurs.
Cette campagne d’information se déploie à compter du 25 octobre, à l’occasion de la Journée de prévention de l’AVC. Elle est à destination des professionnels de santé et du grand public.
Vous souhaitez interviewer les médecins ou découvrir le circuit patients en amont de la Journée internationale de L’AVC ? N’hésitez pas à prendre contact pour une visite commentée.
3 questions à… Benoit Guillon
Neurologue au CHU de Nantes et président AVC France 44 en charge de l’étude nationale sur l’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR / étude THEIA).
Pourquoi s’intéresser aujourd’hui au sujet de l’AVC de l’œil ?
L’occlusion de l’artère centrale de la rétine, couramment appelé AVC de l’œil, est beaucoup plus rare que les accidents vasculaires du cerveau qui touchent 150 000 cas par an en France, et représentent la 1e cause de handicap acquise de l’adulte et la 2e cause de mortalité. Mais le symptôme de l’AVC de l’œil est peu connu du grand public. Il s’agit de la perte brutale de la vue d’un œil (cécité), sans douleur ni rougeur de l’œil. À la veille de la Journée mondiale de l’AVC (29 octobre), ce sujet a toute sa place. Bien identifier le symptôme permettrait d’activer en urgence la chaîne de soins pour en réduire les conséquences.
Quelle est la prise en charge à ce jour ?
L’Occlusion de l’Artère Centrale de la Rétine est un AVC dû à un caillot qui chemine dans l’artère carotide puis l’artère ophtalmique. La cécité brutale qui en résulte est sévère et malheureusement ne s’améliore que très rarement sans prise en charge. Aucun traitement n’a encore prouvé son efficacité. Comme il s’agit d’un AVC, une prise en charge en urgence dans une structure spécialisée comme l’Unité Neurovasculaire du CHU de Nantes est recommandée. En pratique, après l’alerte au centre 15, il est nécessaire qu’un ophtalmologue confirme le diagnostic. La prise en charge en Unité neurovasculaire permet d’essayer de réduire les conséquences de l’occlusion de l’artère et donc d’améliorer la vision et l’autonomie future du malade. Identifier en urgence le problème, c’est aussi repérer les facteurs de risque, les traiter et avec un traitement de prévention secondaire, réduire le risque de survenue d’autres d’évènements cardio-vasculaires.
Quelles sont les perspectives ?
L’étude sur l’OACR que nous coordonnons depuis 2018 avec mon homologue Cécile Préterre et l’ophtalmologue Pierre Lebranchu du CHU de Nantes, met en place une filière de prise en charge spécifique, en lien avec le Centre 15. L’étude, appelée THEIA, est un Programme Hospitalier de Recherche Clinique national. Elle évalue l’efficacité d’une recanalisation précoce de l’OACR par fibrinolyse intraveineuse, comme ce qui est fait pour traiter en urgence les infarctus cérébraux. C’est un traitement médicamenteux qui permet de dissoudre le caillot sanguin obstruant l'artère. Mais le délai conditionne le résultat : le traitement pour être effectif devrait être administré dans les 4h30 suivant l’apparition des symptômes !
C’est une première qui est ainsi réalisée à Nantes : les patients contactent directement le 15.
Si la suspicion est validée par le Samu, une filière spécifique dédiée permet une prise en charge en urgence (validation ophtalmologique et radiologique, prise en charge neurovasculaire). Au-delà du délai, si le diagnostic d’OACR est confirmé par l’ophtalmologue, la filière centrée sur l’Unité neuro-vasculaire reste ouverte, mais la prise en charge ne comprend pas de traitement d’urgence.