les frères Douillard

Publié le 19 avril 2011 Mis à jour le 21 avril 2011

Issus d'une grande lignée d'architectes nantais, les frères Douillard sont chargés en 1831 d'établir les plans de l'hôpital Saint-Jacques.

Les frères Louis-Prudent et Louis-Constant (1795-1878) Douillard font partie d'une grande lignée d'architectes nantais. Ils sont admis en 1818 à l'école royale d'architecture de Paris, où ils reçoivent une formation poussée classique et prestigieuse. Élèves de Mathurin Crucy, ces architectes se situent clairement dans la tradition néoclassique.

En 1831, la ville de Nantes commande aux frères Douillard les plans et devis nécessaires à l'extension de l'hôpital général. Le choix est fait de transférer l'hôpital du Sanitat sur le site de l'ancien dépôt de mendicité à Saint-Jacques, fermé depuis 1819.

Les frères Douillard reçoivent le soutien de l'administrateur de  Tollenare.

Pour élaborer leur projet, les architectes ne partent pas du néant. Dès 1797, un plan d'alignement de voirie depuis le pont de Pirmil jusqu'à la route de Clisson prévoyait l'emprise des terrains destinés à l'hôpital général. En 1804, l'architecte Péccot avait donné les plans d'un hospice desservi par des religieuses.
Dans ce nouveau projet de construction, les frères Douillard doivent donc prendre en compte des bâtiments mauristes existant et des constructions d'

Ogée

qu'ils se proposent d'agrandir en créant une aile symétrique et en ajoutant un pavillon pour isoler les "agités" du côté des hommes comme du côté des femmes.

bâtiments en place avant l'intervention des frères Douillard (1831)

 

Bâtiments en place avant la construction des frères Douillard


En partant d'un centre imposé constitué par les bâtiments du XVIIe siècle,  les frères Douillard déplacent habilement l'axe de la composition d'ensemble vers l'est. Cet axe est constitué par la chapelle dont le portique fait face à l'avenue de l'entrée; cette chapelle est encadrée par deux cours carrée entourées de portiques qui la séparent des autres bâtiments. Il apparait très clairement (sur le plan et dans la réalisation) une conception de tramage systématique très accentué, dont le module se trouve dans les bâtiments mauristes.

 

Le plan de l'hôpital Saint Jacques par les frères Douillard: la chapelle est au centre de la construction, les bâtiments se déploient symétriquement de chaque côtés de la chapelle (cliquer sur l'image pour l'afficher en grande taille).


En avant des bâtiments, l'hospice doit être précédé d'une vaste esplanade en hémicycle, fermée par deux corps de bâtiment de service.
Sur le coteau descendant vers la Loire, de part et d'autre d'une grande cour en pente, correspondant à l'esplanade en hémicycle, se déploient une succession de bâtiments parallèles, reliés par des galeries. Le projet laisse une grande place aux pelouses et promenades, au Nord, jusqu'au mur de clôture.
Par la suite, l'hôpital fut considérablement agrandi et modifié. Des agrandissements conformes au plan des frères Douillard seront opérés en 1841-1842, puis de 1871 à 1879, sous la conduite de l'architecte Nau, nommé en 1867 architecte des hôpitaux de Nantes.
Saint-Jacques a vocation à devenir un établissement modèle, pour cela il est décidé d'utiliser les techniques les plus modernes. Les frères Douillard travaillent donc avec un ingénieur civil, M. Pervac (ce nom n'est pas certain, il n'est écrit qu'une seule fois sur un document manuscrit des archives nationales). On installe une machine à vapeur côté Saint-Sébastien qui pompera l'eau de la Loire pour remplir un bassin; un autre recueillera les eaux de pluie, des conduites longeant les soubassements avec des embouchements permettront l'alimentation des divers bâtiments. En effet, les activités comme laver le linge, les draps et évacuer les eaux usées nécessitent beaucoup d'eau. Les canalisations ne seront installées qu'en 1844.

Avec la collaboration de la Drac.