Drone et santé : le LUDyLAB et le CHU de Nantes explorent le drone psychomotricien



C’est au cours d’une rencontre avec des patients que les deux acteurs ont convergé vers une idée commune : assister la rééducation fonctionnelle par le jeu grâce au drone psychomotricien.

Un LivingLab « Laboratoire Vivant » dédié aux drones

Le LUDyLAB est un LivingLab*, un lieu de rencontre qui stimule le process innovation et qui rassemble des personnalités aux profils variés : chercheurs, entrepreneurs, startuppers, usagers... Au sein du LivingLab des capsules – séances – réunissent des acteurs de tous horizons pour co-créer et co-imaginer de nouveaux usages autour des nouvelles technologies.

Le module “drones” a notamment été mis en place avec le CHU de Nantes qui réfléchissait à des moyens d’intégrer les nouvelles technologies (réalité virtuelle, drones...) à ses programmes de rééducation. Après plusieurs essais avec les patients l’idée de créer un bandeau permettant de diriger le drone avec sa tête a tout de suite été expérimentée… et ce fut une réussite !

Après plusieurs séances de co-création avec le CHU de Nantes et des patients tétraplégiques et hémiplégiques, le LUDyLAB a développé deux prototypes qui permettent à des personnes handicapées physiques de piloter un drone :
  • Un gant connecté : gant intuitif et ergonomique … en penchant la main vers l’avant, le pilote fait avancer le drone, en le penchant vers lui, il le ralentit, en tournant la main à gauche, le drone va vers la gauche et à droite s’il tourne la main vers la droite. Cela permet à des personnes qui ne peuvent pas manipuler de manettes ou joystick de s’initier au pilotage de drone.
  • Un bandeau connecté : un bandeau connecté au drone et qui se place autour de la tête permet à des personnes tétraplégiques de piloter le drone d’un simple hochement de tête. Dans la même idée qu’avec le gant connecté la personne dirige le drone en penchant la tête à droite, à gauche, en avant ou en arrière.

Le drone pour assister la rééducation psychomotricienne
Ces séances de pilotage de drone redonnent du sens à une vie qui en est privée par le handicap. Comme le dit cet ancien pompier de Paris devenu tétraplégique « Certes je ne peux pas bouger mais je vois, j’entends, je parle et maintenant je peux même piloter un drone !»

Du point de vue physique le fait d’utiliser le drone pour s’amuser a permis aux patients de développer une amplitude de mouvement plus importante et sans s’en rendre compte, agilité qu'ils n'avaient pas lors des séances de rééducation classiques.
« La personne oublie ses limites physiques car on est vraiment sur la notion de plaisir, du jeu, c’est l’apprentissage par le plaisir. On se rend compte que dès qu’il y a du plaisir on est capable d’aller beaucoup plus loin » précise Stéphanie Douillard animatrice du LivingLab piloté par Pascale Mousset.

Alors que le CHU était venu dans le but de divertir ses patients, et que le LUDyLAB cherchait à élargir l’activité drones, cette aventure humaine a permis de dégager la problématique suivante : Comment le drone peut-il s’inscrire en complément de la rééducation psychomotricienne ? Cette problématique est encore en cours de réflexion et d’autres “capsules de co-création” pour y répondre sont prévues.

Un des objectifs pourrait être de passer du mode prototype à l’industrialisation de ces gants et bandeaux connectés et/ou d’augmenter le nombre de personnes qui ont accès au pilotage de ces drones.