CP - implants mammaires PIP : pas d'inquiétude pour les patientes implantées au CHU

Publié le 26 décembre 2011 Mis à jour le 12 juillet 2012
Le Pr Duteille présente une prothèse mammaire
Le Pr Duteille présente une prothèse mammaire
Date(s)

le 26 décembre 2011

Le service de chirurgie plastique du CHU de Nantes n'a implanté qu'une paire de prothèses mammaires "PIP". Les patientes opérées à l'hôpital ces dernières années n'ont donc pas d'inquiétude à avoir.

Le secrétariat du service de chirurgie plastique du CHU de Nantes est actuellement submergé d'appels de patientes portant des prothèses mammaires et manifestant une angoisse compréhensible liée à l'actualité concernant les implants « PIP ».

Une seule paire de prothèses de ce type a été implantée au CHU de Nantes : «Je revois cette patiente en janvier pour procéder à l'extraction», explique le Pr Franck Duteille, chef du service brûlés et chirurgie plastique.

Pour toutes les autres patientes, ce sont des implants contenant bien du gel de silicone de type médical (Eurosilicone, depuis 2001) qui ont été utilisés. Ces personnes n'ont donc pas de raison de s'inquiéter. «L'information concernant le type d'implant figure sur une carte remise à chaque patiente», précise le chirurgien, ajoutant : «Nous participons actuellement à une étude sur les implants que nous utilisons. Elle porte sur 500 patientes, soit 1 000 prothèses. Un seul cas de rupture a été constaté, causé par un choc lors d'un accident de voiture. On peut donc les considérer comme fiables. De plus, elles contiennent de la silicone médicale, sans danger pour l'organisme.»

Le risque pour les personnes portant des implants de la marque PIP concerne la possibilité de diffusion de silicone non médicale. Les symptômes de rupture de l'implant sont: un syndrome inflammatoire au niveau des seins, une douleur, une modification de la forme du sein et le gonflement des ganglions au niveau de l'aisselle traduisant leur envahissement. Si ces signes sont présents, il convient de consulter un chirurgien plasticien pour avis ; si la rupture est confirmée, l'explantation est nécessaire et suffit : l'atteinte glanglionnaire se résorbe d'elle-même. «À ce jour, le lien n'est pas établi entre une rupture des implants PIP et une quelconque pathologie cancéreuse», précise le Pr Duteille.

En aucun cas, donc, ne céder à l'angoisse et la panique : si l'explantation des prothèses PIP est conseillée à titre préventif, elle ne constitue pas une urgence. En fonction du nombre de personnes sollicitant une intervention d'extraction/réimplantation, le CHU pourra envisager d'ouvrir des plages opératoires spécifiques. Pour le moment, la situation ne le justifie pas. Les patientes seront incluses progressivement dans l'organisation normale du service, dont le planning est déjà très chargé.

On est toujours dans l'attente de précisions de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et du ministère de la Santé en ce qui concerne les modalités pratiques des explantations et leur financement. On ignore encore si les patientes seront remboursées par la sécurité sociale en cas de remplacement lorsque la première intervention relevait de la chirurgie esthétique pure (non remboursée). Ces informations seront probablement communiquées dans les semaines qui viennent.

Informations détaillées sur le site de l'Afssaps

Contact presse: 02.40.08.71.85