CP - Cardiologie : une première française au CHU de Nantes

Publié le 15 mai 2018 Mis à jour le 26 juillet 2019
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le 15 mai 2018

Nantes, le 15 mai 2018. Pour la première fois en France, à l'institut du thorax (CHU de Nantes, Université de Nantes, Inserm, CNRS), un patient a bénéficié d’une réparation de sa valve cardiaque tricuspide sans subir une opération à cœur ouvert.

Depuis quelques années, le traitement percutané (sans ouverture chirurgicale du thorax) des valves cardiaques est devenu possible en utilisant la route offerte par les vaisseaux sanguins pour gagner l’intérieur du cœur.

Les équipes françaises ont souvent été promotrices de ces techniques :

  • remplacement de la valve pulmonaire qui guide le sang vers l’artère pulmonaire et les poumons, par le Dr Philipp Bonhoeffer à l’hôpital Necker à Paris en 2000,
  • remplacement percutané de la valve aortique s’abouchant dans l’aorte qui nourrit tout le corps, par le Pr Alain Cribier au CHU de Rouen en 2002,
  • réparation de la valve mitrale qui sépare l’oreillette gauche du ventricule gauche dans plusieurs centres en France depuis décembre 2010.

Une seule valve restait inaccessible : la valve tricuspide

Séparant l’oreillette droite et le ventricule droit, cette valve est une composante indispensable au bon fonctionnement du cœur et de la petite circulation destinée aux poumons : elle évite une régurgitation de sang dans l’oreillette droite lors de la contraction du ventricule droit pour propulser le sang dans l’artère pulmonaire. Or, la dégénérescence de cette valve induit une fuite et un excès de sang dans l’oreillette droite qui reçoit le sang désoxygéné depuis les veines périphériques et les veines abdominales. En surcharge de volume, l’oreillette droite ne peut alors plus correctement assurer cette fonction de drainage occasionnant pour le patient une insuffisance cardiaque droite, avec des symptômes comme l’essoufflement, l’œdème ou gonflement des jambes, une dilatation douloureuse du foie.

Un clip pour traiter la fuite valvulaire

En France, on estime que des milliers de patients souffriraient d’une fuite de la valve tricuspide. Aux Etats-Unis, 1,6 millions de patients seraient touchés dont 5500 opérés chaque année. Le traitement de référence du dysfonctionnement de cette valve est en effet la chirurgie de remplacement valvulaire à cœur ouvert. Lorsque le patient était trop fragile pour envisager une correction chirurgicale, seul un traitement médicamenteux était possible pour prendre en charge les complications de sa fuite tricuspide.
Mais en 2017, un système de clip, composé d’alliages et de polyester, agissant comme une pince déposée sur la zone fuyante de la valve a été mis au point par la société Abbott. C’est ce système qui a été utilisé pour la première fois en France par l’équipe de cardiologie interventionnelle et d’imagerie de l’institut du thorax au CHU de Nantes. En trois heures, après ponction de la veine fémorale à la base de la cuisse, la procédure a permis la pose de deux clips sur la zone fuyante de la valve tricuspide chez un patient de 61 ans. Le bon résultat constaté initialement est resté stable chez le patient qui a repris sa totale autonomie 48 heures plus tard sans l’ombre d’une cicatrice.

L’équipe de cardiologie de l’institut du thorax investie dans une étude d’envergure internationale

Cette prouesse technique n’a été réalisable qu’avec l’étroite collaboration des équipes d’imagerie cardiaque (Dr Caroline Cueff, Dr Philippe Jaafar et Dr Nicolas Piriou) et de cardiologie interventionnelle (Pr Patrice Guérin et Dr Thibaut Manigold). En effet, avec cette technique, l’opérateur doit se laisser guider par l’imagerie par rayons X et surtout par l’échocardiographie qui permet un guidage très précis du geste.
L’intérêt de cette nouvelle technique interventionnelle est en cours d’évaluation dans l’étude internationale Triluminate menée par la société Abbott à laquelle participent le CHU de Nantes et l’hôpital Bichat (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), et dans le cadre de laquelle le patient a pu être pris en charge.
L’équipe de cardiologie de l’institut du thorax au CHU de Nantes, très impliquée dans le traitement percutané des valves tant en pratique clinique qu’en recherche, met un grand espoir pour ses patients dans cette technique dont les résultats initiaux semblent très prometteurs.


A propos de l’institut du thorax

Créé en 2004, l’institut du thorax résulte de la volonté des médecins et des chercheurs de fonder un pôle majeur « soin –enseignement – recherche » autour des pathologies cardiaques, vasculaires, métaboliques et respiratoires. Labellisé par l’Inserm, le CNRS, le CHU et l’Université de Nantes, il répond à leur mission de santé publique avec une ambition d’excellence.
Du développement de nouveaux traitements à la mise en place de mesures de prévention, les équipes médicales et scientifiques de l’institut du thorax nourrissent un seul et même objectif : accélérer la recherche au bénéfice du patient.

L’institut du thorax, c’est :


  • 800 collaborateurs, dont 160 chercheurs
  • Un ancrage fort dans le monde socio-économique avec 24 mécènes engagés dans sa fondation d’entreprise, Genavie
  • 120 publications médicales et scientifiques par an,
  • Des réseaux de recherche performants, lauréats de financements prestigieux en France comme à l’international
  • Des équipes médico-soignantes sélectionnées par le Ministère de la Santé pour mettre en place des techniques de pointe
  • Des experts médicaux et scientifiques choisis pour guider les stratégies nationales
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Contact presse : Vimla MAYOURA, l’institut du thorax, 06 88 79 67 89, vimla.mayoura@univ-nantes.fr