Publié le 31 mai 2016 Mis à jour le 15 juin 2016
La thyroïde est une petite glande située au niveau du cou. Avec plus de 8.000 nouveaux cas par an, les cancers de la thyroïde touchent trois fois plus souvent les femmes que les hommes, avec un pic de fréquence entre 60 et 69 ans. Il existe plusieurs types de cancers de la thyroïde.

Une exposition antérieure à des radiations ionisantes (émanations radioactives, radiothérapie antérieure) est le principal facteur de risque de cancer de la thyroïde (cancer papillaire radioinduit).

Les différents types de cancers de la thyroïde
Dans plus de 90% des cas, le cancer de la thyroïde se développe à partir des cellules folliculaires. On parle alors de cancer différencié de la thyroïde de souche folliculaire qui comporte deux formes : papillaire ou vésiculaire.

Les cancers papillaires sont les plus fréquents puisqu'ils représentent 80 % des cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire. Les cancers différenciés ont la particularité d'être sensibles à un traitement à l'iode radioactif.

Plus rarement, dans 5% à 10% des cas, le cancer se développe à partir des cellules autour des follicules, les cellules C ou cellules parafolliculaires ; c'est alors un cancer médullaire. D'autres formes de cancers, très rares, existent : les cancers anaplasiques ou indifférenciés.

Le développement d'une tumeur sur la thyroïde

Lorsqu'un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d'abord peu nombreuses et limitées à la thyroïde. Avec le temps, la tumeur peut grossir et s'étendre au-delà de la thyroïde. Parfois, plusieurs tumeurs se développent en même temps sur la thyroïde.

Des cellules cancéreuses peuvent aussi se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour aller s'installer dans d'autres parties du corps:
  • les ganglions lymphatiques situés dans le cou, le thorax ou le médiastin ; on parle de métastases ganglionnaires ou d'envahissement ganglionnaire;
     
  • vers d'autres organes, notamment vers les poumons, les os, etc. Les nouvelles tumeurs formées s'appellent des métastases. On parle de métastases à distance;
     
  • au moment du diagnostic, les médecins étudient précisément l'étendue du cancer afin de vous proposer le ou les traitements les mieux adaptés.
Des nodules se développent très fréquemment sur la thyroïde ; 95 % de ces nodules sont bénins. Ce ne sont pas des cancers.

Comment savoir si j’ai un cancer de la thyroïde?
Les symptômes
Le cancer de la thyroïde se développe le plus souvent sans provoquer de problèmes de santé ou de signes visibles. Lorsque des symptômes apparaissent, il peut s'agir d'une sensation de gêne au niveau du cou, la présence d'une petite boule à l'avant du cou ou une douleur à la gorge. Dans certains cas, plus rares, la voix devient rauque ou l'en peut ressentir une gêne à avaler ou à respirer.

Gardez à l'esprit que la plupart des masses qui se forment sur la thyroïde sont bénignes, c'est-à-dire sans conséquence grave pour la santé.

Le cancer de la thyroïde peut être diagnostiqué à des moments différents. Il peut être suspecté avant tout traitement ou détecté pendant ou après une opération de la thyroïde.

Le diagnostic
Lorsqu'un nodule est découvert, le médecin a besoin de recueillir certaines informations pour établir le diagnostic. Il interroge le patient afin de savoir s'il a déjà présenté une maladie de la thyroïde, quels sont ses antécédents médicaux et si certains membres de sa famille ont eu un cancer de la thyroïde. Il effectue également une palpation de la thyroïde, des ganglions lymphatiques du cou et vérifie la présence éventuelle d'une modification de la voix, d'une gêne pour avaler ou pour respirer. A l'issue de ce premier temps, des examens d'imagerie sont indispensables pour observer au mieux les caractéristiques du nodule détecté.

L'échographie est systématiquement réalisée pour tout nodule détecté. C'est un examen indolore, qui consiste à faire glisser sur la peau du cou une sonde qui, grâce aux ultrasons, renvoie des images de l'organe. L'objectif de l'échographie est de décrire la thyroïde et de préciser le nombre de nodules présents. Elle est également utile pour caractériser le nodule, connaître sa taille, sa localisation sur la thyroïde, son aspect à l'échographie. Les ganglions lymphatiques situés à proximité sont également examinés. Les différentes observations effectuées pendant l'examen sont reportées sur un schéma qui servira de référence pour le suivi.

Dans certains cas, cet examen est suivi d'une cytoponction. C’est un prélèvement de cellules de la thyroïde. Cet examen n’est pas douloureux : il est effectué à l'aide d'une aiguille fine qui passe au travers de la peau. Le médecin peut s'aider d'une échographie pour guider son geste.

L'analyse des cellules prélevées permet d'évaluer le risque de malignité du nodule, c'est-à-dire savoir si le nodule détecté peut être un cancer. La plupart du temps, lorsqu'un risque de malignité, même faible, est présent, une opération chirurgicale est proposée. C'est l'analyse du nodule retiré pendant l'opération qui permet avec certitude de confirmer ou non le diagnostic du cancer.

En parallèle, une prise de sang est effectuée pour mesurer la TSH et ainsi évaluer le fonctionnement de la thyroïde.

Si une opération est programmée pour retirer un nodule, d'autres analyses peuvent être effectuées, notamment la calcémie, c'est-à-dire la mesure du taux de calcium dans le sang et la calcitonine sérique. Dans certains cas, d'autres examens pourront être envisagés, comme une scintigraphie thyroïdienne ou, dans de rares cas, un scanner cervical.

Le diagnostic peut sembler long, mais un bilan précis est indispensable pour vous proposer un traitement adapté.

Les traitements actuels du cancer de la thyroïde
En France, pour chaque patient atteint d’un cancer, le choix du traitement est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) en présence de différents spécialistes, oncologues, endocrinologues, radiothérapeutes, chirurgiens… Les traitements des cancers de la thyroïde dépendent du type de cancer, du stade de la maladie (volume de la tumeur, extension locale et à distance, présence ou non de métastases) et de l’état général de santé du patient.

Lorsque le médecin revoit le patient, il lui explique le traitement envisagé et lui remet un document appelé "Programme personnalisé de soins" qui contient un ensemble d’informations (plan de traitement, personnes à contacter à l’hôpital…).

La chirurgie est le principal traitement du cancer de la thyroïde ; il consiste à retirer une partie ou la totalité de la thyroïde au cours d’une intervention chirurgicale souvent associé à un curage ganglionnaire. Le traitement chirurgical est souvent complété par un traitement à l’iode radioactif et par un traitement à base d’hormones thyroïdiennes. Dans certains cas, une radiothérapie et/ou une chimiothérapie ou une thérapie ciblée peuvent aussi être proposées.

Le traitement par iode radioactif peut aussi être envisagé car les cellules thyroïdiennes utilisent l’iode pour fonctionner. Le traitement par iode radioactif, sous forme d’une gélule à avaler, circule dans le sang et se fixe sur les cellules thyroïdiennes. La radioactivité présente sur l’iode permet ensuite de détruire ces cellules.

Le traitement hormonal est également envisageable. C’est un traitement à base d’hormones thyroïdiennes (hormones habituellement produites par la thyroïde) qui permet d’assurer leur maintien et leur rôle dans l’organisme.

Plus d’informations