Publié le 17 mars 2015 Mis à jour le 21 octobre 2022
Vous avez dans votre classe un élève ayant des troubles spécifiques du langage écrit.

Il faut savoir que la dyslexie est un trouble structurel durable pour lequel le but sera la compensation et non pas la normalisation, et que dans ce cadre les acquis sont très longtemps instables, mais l'enfant que vous avez dans la classe est intelligent et capable d'entrer dans les apprentissages.

Voici quelques propositions non exhaustives au sein desquelles vous pourrez sélectionner ce qui vous paraîtra le plus adapté à votre élève.

Il n'existe pas « de recette universelle » d'autant que chaque enfant est différent : les enfants sont différents, les troubles associés sont différents…

C'est sur vos propres observations que pourront s'appuyer les aides les plus efficaces, en particulier quand l’élève vous explique comment il s’y prend dans son travail.

Nous attirons votre attention sur les troubles associés les plus fréquemment rencontrés chez les enfants ayant des difficultés écrites :
 
  • fatigabilité;
  • fragilité de l'attention et de la concentration;
  • sensibilité aux bruits et à l'agitation;
  • grande lenteur;
  • capacité limitée à mémoriser plusieurs informations en même temps
  • difficulté à passer rapidement d'une tâche à une autre;
  • manque d'organisation;
  • difficulté pour planifier un travail;
  • compréhension insuffisante du langage oral;
  • accès difficile à l'abstraction;
  • difficultés à se repérer dans le temps et dans l'espace;
  • graphie coûteuse voire impossible à accélérer;
  • et bien sûr les facteurs psychologiques ou psychoaffectifs associés qui peuvent se manifester par le repli sur soi, des affects dépressifs, l'altération de l'image de soi, l'opposition, la volonté de se démarquer, la recherche de reconnaissance affective, voire une agressivité ...
Bien sûr, tous les enfants ne présentent pas tous ces signes.

L'enfant aura besoin de trouver chez vous une attitude qui va l'aider à adopter une démarche d'apprentissage : cela passe par la reconnaissance de sa difficulté ; il peut même être intéressant que, d’un commun accord avec l’enfant et sa famille, des explications soient fournies à la classe sur les raisons des adaptations.

Les enfants ayant des troubles du langage oral ont une image d’eux-mêmes très dévalorisée, ils se sentent souvent responsables de leurs difficultés à apprendre, ils se culpabilisent. Ils peuvent masquer leurs difficultés et leurs souffrances sous une apparente désinvolture. Ils font souvent beaucoup d'efforts pour des résultats décevants. Ils sont donc très sensibles à toutes les remarques écrites ou orales que vous pourrez faire.

À certains moments de la journée, leur investissement est très important, il est logique que parfois « ils décrochent et saturent », ce qui rend les pauses souhaitables.

Ces enfants ont beaucoup de difficultés à traiter plusieurs choses en même temps, il est donc souvent nécessaire de séquencer les consignes mais aussi la tâche elle-même, voire d’accompagner ces enfants dans leur organisation.

On peut leur proposer des aide-mémoire vite accessibles, simples et évolutifs (sous-main par exemple avec conjugaisons, tables, vocabulaire spécifique, modèles de réponses, plans de cours pour les plus grands …). Penser aussi à des emplois du temps clairs et très visuels, à des présentations similaires d’un cours à l’autre.

D'une manière générale, il faut essayer de bien cibler vos objectifs et de privilégier votre objectif principal, celui sur lequel éventuellement portera votre évaluation, et éviter de surcharger l’élève. Par exemple, si vous voulez travailler l'expression écrite, n'insistez pas sur l'orthographe (évitez de surcharger de « rouge » ce qu'il vous restitue), si vous voulez travailler la technique opératoire de la multiplication ou vous assurer de son assimilation, donnez-lui les tables...

Mettez en valeur ses réussites et ses progrès.

Approfondissements
Propositions d’adaptations et d’aménagements possibles pour un élève dyslexique