Publié le 17 juin 2008 Mis à jour le 13 avril 2018

Qu'entendre par tumeur ?


Nous pourrions définir une tumeur comme étant une prolifération de cellules, retrouvée à un endroit où elle ne devrait pas exister. Si subitement, des cellules se décident à se multiplier, elles forment, au-delà d'une certaine taille, une formation visible cliniquement. On peut la voir ou la palper. Les cellules peuvent avoir différents modes de croissance et former finalement une tumeur dite bénigne, ou au contraire, une tumeur dite maligne.

On peut citer pour mémoire la définition du Larousse: "tumeur : augmentation pathologique de volume d'une partie d'un tissu ou d'un organe, due à une prolifération cellulaire formant un nouveau tissu". On distingue les tumeurs bénignes, qui sont bien circonscrites, repoussent les tissus voisins sans les envahir et ne se généralisent jamais, et des tumeurs malignes, qui sont mal limitées, envahissent les tissus voisins et donnent des localisations à distance ou métastases si elles ne sont pas extirpées précocement.


Qu'entendre par bénin ou malin ?


Pour classer une tumeur en tumeur bénigne ou maligne, il existe différents critères d'évaluation :

  • critères cliniques

    Ce sont ceux que le médecin retrouve par l'inspection et la palpation. Une tumeur bénigne est bien limitée, c'est-à-dire, qu'elle n'adhère pas aux structures environnantes. Elle n'engendre habituellement pas de complications nerveuses ou vasculaires. Au contraire, une tumeur maligne est moins facilement individualisable. Elle adhère aux structures environnantes, les envahit et est responsable de complications vasculaires, nerveuses, de fractures spontanées par envahissement osseux etc.
    En bouche, une tumeur maligne peut avoir trois caractéristiques particulières:

    • l'induration: quand le médecin passe son doigt sur la tumeur, celle-ci est dure,
    • le saignement au contact: au moindre contact, la tumeur saigne,
    • absence de cicatrisation spontanée.         
  • critères histologiques

    Ce sont ceux retrouvés au microscope à faible grossissement lors de l'examen d'un fragment de la tumeur. Cet examen à faible grossissement montre la structure générale de la tumeur:   

    • pour une tumeur bénigne, la structure est "identique" à une structure normale. Par exemple, un lipome, qui est une tumeur bénigne correspondant à une prolifération de cellules graisseuses, a une structure microscopique "identique" à de la graisse normale. Les limites de la tumeur bénigne sont bien individualisées. C'est une sorte d'unité correspondant à une prolifération locale de tel ou tel type de cellules,
    • pour une tumeur maligne au contraire, l'architecture est anarchique, ne ressemblant pas à une structure normale. Les limites sont mal discernables car il y a envahissement des tissus environnants. 
  • critères cytologiques

    Ils sont retrouvés au microscope à fort grossissement. A fort grossissement, on dépasse le niveau de l'architecture générale, pour examiner directement les cellules de la tumeur:   

    • les tumeurs bénignes (pour simplifier) sont faites de cellules d'aspect normal,
       
    • les tumeurs malignes sont faites de cellules d'aspect anormal. On parle d'aspect monstrueux. 
  • critères évolutifs

    Le mode d'évolution différencie fondamentalement les tumeurs bénignes des tumeurs malignes. De manière très simplifiée, on peut dire que:   

    • la tumeur bénigne évolue localement. Elle va croître et repousser les éléments qui l'entourent. Par exemple un lipome de la joue va former une boule, une tuméfaction qui peu à peu va grandir et devenir apparente. Cette tuméfaction peut déformer la joue, repousser l'aile du nez,

    • la tumeur maligne a au contraire une évolution invasive. Elle va envahir les structures qui l'environnent, "ronger" les os, infiltrer les vaisseaux sanguins, lymphatiques ou les nerfs. Cette destruction et cet envahissement se traduiront cliniquement. Ainsi, l'envahissement d'un vaisseau pourra provoquer des saignements, d'un nerf des troubles sensitifs ou moteurs,
       
    • le point principal est surtout que la tumeur maligne a tendance à métastaser. Ce terme signifie que des cellules de la tumeur vont essaimer dans l'organisme en utilisant les vaisseaux ou les nerfs. Selon le type de tumeur maligne initiale et sa localisation, les cellules qui essaiment vont aller se fixer préférentiellement à certains endroits de l'organisme : poumons, os, foie. Une fois fixées, ces cellules vont se multiplier et former, peu à peu, une nouvelle tumeur visible qui aura le même mécanisme de croissance et d'agression que la tumeur initiale. Une tumeur maligne est donc initialement une maladie locale qui devient ensuite, plus ou moins rapidement, une maladie générale.

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