Les interventions sur les glandes thyroïde et parathyroïdes

Publié le 16 novembre 2013 Mis à jour le 4 mars 2021

La chirurgie thyroïdienne

La thyroïde est une petite glande située à la base du cou, en avant de la trachée et de l’œsophage. Dans les conditions normales, elle mesure 4 à 6 cm de haut et 2 à 6 cm de large, pour un poids de 10 à 20 grammes. De la forme d’un papillon, la thyroïde est constituée de deux lobes ovales (droit et gauche) reliés par une partie centrale appelée "isthme".  

La thyroïde est une glande « endocrine » qui secrète essentiellement les hormones T3 (tri-iodothyronine) et T4 (tétra-iodothyronine ou thyroxine).  Transportées dans le sang, ces hormones diffusent dans tout l’organisme et régulent de nombreuses fonctions du corps humain telles que  la production de chaleur, l'utilisation des sucres,  des graisses, des protéines, la croissance chez l’enfant…  Dans les conditions normales, la  production des ces hormones est régulée de manière à répondre aux besoins de l’organisme.


Pourquoi opérer votre thyroïde ? 
  • Parce que votre thyroïde fonctionne trop. Vous avez une hyperthyroïdie. Il s’agit parfois d’un nodule qui fonctionne trop (nodule toxique) ou de l’ensemble de la thyroïde (maladie de Basedow, goitre toxique). Le traitement initial est médical, un traitement chirurgical est parfois indiqué ensuite.
  • Parce que vous avez des nodules. Les nodules sont très fréquents, surtout chez la femme. La plupart des nodules sont bénins, environ 10 % sont cancéreux. Les nodules cancéreux ou suspects d’être des cancers doivent être opérés. Enfin, vous pouvez être porteur d’un goitre (augmentation de volume de la thyroïde). Lorsque les goitres multinodulaires sont volumineux, ils risquent de comprimer les organes voisins en provoquant des troubles respiratoires ou de la voix (déviation ou rétrécissement de la trachée), ou une gêne à la déglutition (par compression de l’œsophage). La chirurgie est là encore nécessaire.
Quelles opérations sont pratiquées ?  
  • Une thyroïdectomie totale (ablation de toute la glande) si vous avez une maladie de toute la glande ou un cancer.
     
  • Une lobectomie (ablation de la moitié de la glande). Cela permet parfois d’éviter un traitement hormonal. Il peut être nécessaire de réopérer quand d’autres nodules apparaissent sur le lobe restant.
     
  • Si vous avez un cancer thyroïdien, il parfois nécessaire d’enlever des ganglions lymphatiques autour de la thyroïde.
Quels sont les principaux risques de l'intervention ? 
  • Une atteinte des nerfs des cordes vocales. Ces nerfs passent derrière la glande thyroïde. Leur lésion est rare (moins de 5 %) et entraine des modifications de la voix et parfois une gêne respiratoire. Leur fonctionnement peut être vérifié en peropératoire grâce à une sonde de neurostimulation (« NIM »).
     
  • Une atteinte des glandes parathyroïdes qui sont 4 petites structures situées en arrière de la thyroïde. Elles sécrètent une hormone (la parathormone) qui régule le taux de calcium dans le sang. Elles sont lésées dans moins de 5 % des cas.
En pratique, comment se déroulera votre hospitalisation ?  
  • Vous rentrerez à l'hôpital soit la veille soit le matin de l’intervention.
     
  • Le plus souvent, l’intervention a lieu sous anesthésie génale. Au CHU de Nantes, la chirurgie thyroïdienne est pratiquée sous anesthésie locale et hypnose dans certains cas précis.
     
  • Après l’intervention, vous resterez environ 2 heures en salle de réveil, puis vous retournerez dans votre chambre, dans le Service.
     
  • Une prise de sang (mesure du calcium) sera programmée pour le lendemain de l'intervention et (parfois) le surlendemain.
     
  • Vous débuterez votre traitement hormonal thyroïdien dès le lendemain.
     
  • En règle générale, vous sortirez le lendemain ou le surlendemain. Vous aurez une ordonnance de traitement et de prise de sang à faire 6 semaines après l’intervention pour adapter votre traitement en hormones thyroïdiennes.

 
Pour en savoir + : consultez la brochure (AFCE)