hôpital Nord Laennec - les souvenirs des premiers arrivants

Publié le 10 décembre 2014 Mis à jour le 10 décembre 2014
Premiers arrivés : les jardiniers
Thierry Velly a connu l’hôpital Nord bien avant sa construction. Aujourd’hui chargé de l’entretien des espaces verts, cet électricien de formation s’est installé dans le château situé sur le terrain du futur établissement, pour refaire l’électricité du bâtiment : « Une partie de l’aile droite a été d’abord rénovée pour que je puisse y habiter. Je cohabitais avec l’ancienne propriétaire du domaine qui avait du mal à partir... Elle avait un singe pour animal de compagnie. » Époque héroïque : « On chauffait au charbon, il fallait aller en chercher des seaux à la cave. » Le « châtelain » est rejoint au bout de quelques mois par ses collègues, pour commencer à s’occuper du parc : « Il n’y avait pas d’eau courante, seulement un puits. Pas de douches évidemment, et des toilettes à l’extérieur. On a eu beaucoup de débroussaillage à faire, avec des outils beaucoup moins performants qu’aujourd’hui ! Au fur et à mesure, on commençait à semer, planter des arbres. » À l’époque, de vastes serres sont aménagées, dans lesquelles trois salariés cultivent les plantes et fleurs qui orneront les massifs.

Services techniques : s’approprier les lieux
Électromécanicien, André Dutertre travaillait à l’hôtel-Dieu lorsqu’on lui a signifié une affectation dans le futur hôpital « pour quelques mois », notamment pour faire des essais de mise en service de la chaufferie. L’affectation provisoire s’est quelque peu prolongée puisque, trente ans plus tard, André Dutertre est toujours là, en tant qu’adjoint à l’ingénieur du site. Un site dont il connaît par cœur les réseaux techniques, aujourd’hui : « J’étais venu dès 1980 pour effectuer des travaux dans le château destiné à servir de logement de fonction, puis de lieu de réception. En novembre 83, j’ai intégré le nouveau bâtiment où je suis resté seul jusqu’à l’arrivée de mes collègues le 15 janvier 1984. Il a fallu tout découvrir, s’approprier les lieux, inventorier le matériel... Les installateurs nous ont accompagnés pendant les premiers mois. L’incinérateur et la stérilisation nous ont pris beaucoup de temps au démarrage, tant pour leur entretien que pour les pannes qui survenaient. » À propos de panne, dans les premiers mois, avant la supression d’une ligne aérienne restée sur le chantier et qui faisait antenne, trois coupures d’électricité ont donné des sueurs froides à tout l’hôpital « mais heureusement sans provoquer d’accident » et motivé l’installation d’une ligne de secours branchée sur le centre Gauducheau. « C’était et cela reste intéressant de travailler avec des technologies innovantes, on apprend sans cesse. »
Laurent Boudaud, collègue d’André, est aujourd’hui dessinateur ; il maintient à jour les schémas des réseaux de l’hôpital où il est entré en juillet 1984 en tant qu’électromécanicien : « Il y avait énormément de choses à faire. Nous avons installé ou déplacé des centaines de prises électriques !»

Côté médical : "En pleine campagne!"
Le Pr Hervé Le Marec a participé au déménagement en un jour du service de soins intensifs de cardiologie au sein duquel il était alors chef de clinique : « Nous nous sommes retrouvés en pleine campagne, sans périphérique, sans pont de Cheviré. On arrivait par une petite route... Le nouvel hôpital a réuni des services auparavant éclatés entre l’hôtel-Dieu et l’ancien hôpital Laennec, rue Paul-Bert : cardiologie, chirurgie cardiaque et pneumologie. Cela nous a permis, dès l’ouverture, de sauver un patient atteint d’une ruture d’anévrisme de l’aorte, qui n’aurait pas survécu dans l’ancienne configuration. La création de l’hôpital Nord a donc représenté un incroyable progrès tant pour les équipes que pour la population. Mais nous nous trouvons aujourd’hui à une trop grande distance des labos, des chercheurs, de l’université... Le prochain déménagement sur l’Île de Nantes est vraiment indispensable. »